Les habitants et les membres des comités de village des deux communes d'Aghribs et de Fréha, dans la wilaya de Tizi Ouzou, se sont rassemblés, hier, à 10h, dans la forêt de Bouhlalou afin d'assister et d'apporter leur soutien à la reprise des travaux de réalisation du centre d'enfouissement technique, (CET), qui fait face à une opposition de quelques autres habitants de la région. C'est sur le lieu même de l'implantation du projet, au milieu de la forêt où le périmètre, qui devrait abriter le CET, avait été déjà défriché que la foule s'est rassemblée dans un climat de grande tension, à l'appel du président de l'APC pour "accompagner ce projet d'utilité publique avérée". Prenant la parole, le président de l'APC d'Aghribs, Rabah Irmeche, a tenu à souligner que "le terrain sur lequel sera implanté ce projet est un domaine forestier distant de 3 kilomètres de chaque village". Tout en rappelant la genèse de ce projet pour lequel le ministère de l'Intérieur, les directions de l'hydraulique et des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou ont donné leur aval, l'orateur a tenu à rassurer que "ce CET sera réalisé dans le strict respect des normes" et qu'"il n'aura donc aucun effet négatif" sur la santé des habitants ou sur l'environnement. Il a ensuite expliqué que ce projet "n'est pas une poubelle comme tentent de le présenter ses détracteurs, mais une usine qui permettra à la fois l'éradication définitive des décharges sauvages qui défigurent l'environnement local et aussi la création de nombreux emplois, notamment avec l'ouverture du centre de tri". Lui succédant, le Dr Saïd Sadi, originaire d'Aghribs faut-il le rappeler, a salué la mobilisation des comités de villages, soulignant que "là où il y a un CET, il y a forcément la propreté". Poursuivant son intervention, Sadi a qualifié de "criminelle" l'opposition à ce projet qui émane, dit-il, d'"un seul individu qui a manipulé un groupuscule de personnes pour une histoire d'intérêts personnels". Il a appelé les habitants à prendre exemple sur des villages comme Iguersafen qui sont des modèles en matière de protection des espaces publics et de l'environnement. À quelques dizaines de mètres du lieu de ce rassemblement, un groupe d'opposants au projet, conduit par un ex-député du RCD, Arezki Aïder, était mobilisé pour réaffirmer sa détermination à ne jamais permettre sa réalisation. "Nous sommes pour la réalisation d'un CET de consensus avec une unité de traitement des déchets hors de la forêt de Bouhlalou. Nous sommes pour la préservation de la santé publique et de la nature", lit-on dans une déclaration distribuée sur les lieux, tout en remettant en cause la légitimité des comités de village, et n'ont pas hésité à réaffirmer leur détermination "à incendier tout engin qui osera reprendre les travaux". S. L.