Consolider le cadre de la coopération bilatérale dans le domaine de la justice a fait objet de la signature d'une convention d'entraide entre le département de Tayeb Louh et son homologue française qui effectue depuis dimanche une visite en Algérie. La lutte antiterroriste, la lutte et la prévention contre la délinquance juvénile, ainsi que la prise en charge des personnes mineures citées dans le monde de la criminalité, ont été parmi les points sur lesquels se sont penchés les signataires du document censé «consolider» la coopération bilatérale et «enrichir» les échanges et l'entraide en matière de justice entre les deux pays. Pour le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, il s'agit d'une convention qui vise, essentiellement, d'actualiser et de consolider la coopération bilatérale dans plusieurs aspects liés au secteur de la justice, et ce, tout en respectant les législations et les réglementations des deux pays. Il cite parmi d'autres domaines de coopérations figurant dans la convention, l'entraide judiciaire, l'échange d'informations et d'expérience et le jumelage entre les écoles de formation des cadres du secteur de la justice en Algérie et en France. «La coopération dans les domaines judiciaire et institutionnel est appelée à se développer davantage entre la France et l'Algérie car il y a une volonté politique forte dans ce domaine», a, par ailleurs, soutenu le ministre. Pour sa part, la ministre française de la Justice, garde des Sceaux, Christiane Taubira, a indiqué, en marge de la signature du document de coopération, qu'il s'agit d'un nouveau pas vers le renforcement des domaines de coopération notamment en ce qui concerne «des sujets de vie quotidienne, de grands défis sécuritaires et politiques et des sujets liés à la maîtrise de la délinquance et la prise en charge des personnes mineures». Elle rappelle, par la même, que les relations algéro-françaises ont connu un nouvel élan depuis la Déclaration d'Alger qui date déjà de trois années. A noter, par ailleurs, que lors des entretiens qu'elle a eus avec les représentants du gouvernement algériens à son arrivée à Alger dimanche, la ministre française a indiqué que la lutte contre le terrorisme implique de gagner «la bataille contre le recrutement» des terroristes et la radicalisation pour assécher les terreaux du terrorisme. S'exprimant lors d'une conférence-débat, tenue à l'institut diplomatique et des relations internationales du ministère des Affaires étrangère, Mme Taubira a relevé que «le phénomène de la radicalisation qui ne cesse de se développer au sein de la société, se propage notamment à travers les réseaux sociaux». Elle indique, également, que les groupes terroristes, qui utilisent particulièrement les réseaux sociaux, recrutent leurs membres à travers le monde, citant pour exemple, l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» dont «25 000 de ses éléments proviennent de plusieurs pays, surtout d'Europe et d'Amérique», a-t-elle noté. Et de recommander en matière de lutte contre le terrorisme, de mener une lutte contre le recrutement et la radicalisation afin d'assécher les terreaux du terrorisme. Elle fait savoir dans ce sens avoir mis en place, en France en avril 2014, «un Centre national de prévention de la radicalisation» afin de faire face à ce fléau qui touche notamment les jeunes. Pour sa part, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, qui a reçu dimanche la ministre française, a présenté l'expérience algérienne en matière de déradicalisation qui bénéficie d'un intérêt certain et grandissant de la part de la communauté internationale, en raison des «résultats probants auxquels elle a pu aboutir.» Au cours de l'entretien auquel ont pris part, les membres des deux délégations, les deux parties ont passé en revue les relations algéro-françaises ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour les promouvoir et les développer davantage. Un intérêt particulier a été accordé, au cours de cette rencontre, aux questions ayant trait à la lutte contre le terrorisme et à la déradicalisation. A cette occasion, les deux ministres ont également exploré les voies à même de permettre de «coordonner davantage l'action des deux pays en matière de stratégie de lutte contre le phénomène du terrorisme sur le plan international.»