Les marchés ont connu une flambée de prix remarquable, ces derniers jours, qui contribue encore plus, à la détérioration du pouvoir d'achat des Algériens. Entre la baisse des prix du pétrole, l'adoption de la loi de finances 2016 qui promet beaucoup d'augmentation, à quoi s'attend le citoyen algérien ? La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) propose des résolutions pour améliorer le pouvoir d'achat. La LADDH, dans un communiqué envoyé à notre rédaction, a donné, hier, sa contribution pour ce qu'elle décrit comme «un problème de survie où le front social algérien sera davantage agité dans les mois à venir, au point de risquer la rupture». Tout d'abord, dans son rapport, la LADDH a noté les causes complexes de cette flambée des denrées alimentaires. «Défaut d'une politique économique gouvernementale à long terme, il y a un dysfonctionnement en ce qui concerne l'inflation qui connaît des augmentations vertigineuses», a-t-on souligné, ajoutant «la dévaluation du dinar par rapport aux monnaies d'achat à l'extérieur du pays ». En outre, «la faiblesse de la production nationale qui n'est pas à même de concurrencer les produits internationaux», a-t-on déploré. Dans ce contexte, il faut rappeler que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de l'inauguration, mercredi, de la 24e édition du Salon de la production nationale, a insisté en s'adressant aux producteurs sur l'amélioration de la qualité de leurs produits afin qu'ils puissent concurrencer le marché extérieur. Comme solution, la LADDH propose d'insister «sur des projets d'investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations», a-t-on précisé. «La solution consiste-t-elle dans le relèvement d'un salaire minimum mieux adapté aux réalités locales ou dans la mise en place d'un mécanisme durable et opérationnel pour maîtriser les prix de produits de large consommation ?» s'est-on interrogé dans le communiqué. Un dilemme qui prend ses racines dans une vision qui se réduit à un simple jeu d'écritures en matière de finances. D'éradiquer l'informel et retourner à l'utilisation des chèques bancaires et des factures dans les transactions commerciales. «Il faut éradiquer le marché informel de devises qui est une source de financement de plusieurs activités illégales à l'instar du blanchiment d'argent au moment où les banques publiques et privées connaissent de grandes difficultés», a-t-on expliqué. La LADDH attire l'attention de l'opinion publique sur l'absence d'une véritable concurrence (gel du Conseil national de la concurrence dépendant d'un simple ministre du Commerce alors qu'il devrait être une institution indépendante). «Nous assistons à des tendances monopolistiques faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter deux à trois fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l'orienter vers des activités spéculatives. Ainsi, la politique d'encadrement des prix s'avère d'une efficacité limitée, sinon il faudrait des milliers de contrôleurs qui ne changeraient d'ailleurs pas le problème dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait souvent que répercuter ces surcoûts de distribution.»