Si les produits maraîchers sont hors de portée des bourses moyennes des ménages, «les céréales et légumes secs, les viandes et les produits laitiers ont connu, eux aussi, une envolée de prix inexplicable. Le prix des fromages et yaourts ont connu une augmentation de près de 100% entre 2008 à début janvier 2014», souligne Houari Kaddour, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés, de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme. Dans un document de la LADDH parvenu à notre rédaction, le SG souligne que cette flambée des prix est insoutenable, «des prix hors de portée de la bourse de la modeste ménagère rappellent étrangement une situation de déjà vécue. Des hausses intempestives (et spéculatives à souhait) mettent à rude épreuve le pouvoir d'achat des couches populaire et moyenne, et augurent des lendemains plus qu'incertains». Quant à la pomme de terre, cette denrée tant prisée des Algériens, le document précise sur la «convention sur l'importation de la pomme de terre de ce pays lointain. Et quelle pomme de terre ? Celle destinée au Canada pour les porcs ! Elle coûte 40 dinars sur les marchés. Les Algériens la mangent avec soin et presque comme un plat d'exception !» La LADDH insiste sur «l'urgence du transfert d'une partie des réserves de change algériennes placées à l'étranger et de les affecter à des projets d'investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations». Elle déplore que certains dossiers restent toujours en stand by à l'instar de la révision de l'article 87 bis du code du travail qui, dit-on, sera débattu dès la prochaine rentrée sociale. Ceux des retraites et du rapport de la commission du pacte économique et social prennent du retard dans leur application. «La solution consiste dans le relèvement d'un salaire minimum mieux adapté aux réalités locales ou dans la mise en place d'un «mécanisme durable et opérationnel pour maîtriser les prix de produits de large consommation». Un dilemme qui prend ses racines dans une vision qui se réduit à un simple jeu d'écritures en matière de finances. «L'Etat doit continuer à être acteur dans certains secteurs sensibles comme le transport, la santé et l'enseignement, et à soutenir les entreprises productrices des produits de large consommation comme il a le devoir d'imposer des taxes sur les marchandises importées afin de préserver l'économie nationale», analyse-t-on. La LADDH pense que les raisons de l'inflation en Algérie résident entre autres dans le défaut d'une politique économique gouvernementale à long terme. Il y a un dysfonctionnement, dit-elle, en ce qui concerne l'inflation qui connaît des augmentations et des baisses vertigineuses, mais aussi, la spéculation des denrées alimentaires par le lobby, la présence d'une grande masse d'argent qui circule dans le circuit informel sans omettre la faiblesse de la production nationale qui n'est pas à même de concurrencer les produits internationaux. Ce qui engendre que le salaire de base des travailleurs n'est pas respecté, les exportations algériennes hors hydrocarbures ne dépassent pas les 3% et la facture alimentaire étant de l'ordre de plus 13 milliards de dollars. «Les salaires laissent en Algérie toujours un goût d'inachevé. Leur revalorisation depuis une année est inscrite, selon le gouvernement comme une tendance à l'amélioration alors que les partenaires sociaux (syndicats autonomes) considèrent que ces augmentations ne pèsent rien en termes d'impact sur le pouvoir d'achat des Algériens», conclut-on.