Après avoir été reporté deux fois pour absence de témoins, le procès de l'affaire dite Sonatrach 1 s'ouvre aujourd'hui devant le tribunal criminel d'Alger. Quinze personnes dont des ex-responsables du groupe Sonatrach et quatre entreprises étrangères sont poursuivies pour corruption dans cette affaire qui a éclaté en 2010. Notamment, l'ex-président directeur général du groupe Sonatrach, Méziane Mohamed, et le patron du groupe allemand Contel Algérie Funkwerk, El-Smail Mohamed Réda, ainsi que huit anciens directeurs exécutifs du groupe Sonatrach dont Amar Zenasni, responsable du transport par pipeline et le directeur des activités d'amont, Belkacem Boumediène. Pour rappel, cette affaire a été reportée à deux reprises en mars et juin derniers pour plusieurs motifs, dont celui d'absence de témoins. Selon le rôle complémentaire de la deuxième session criminelle 2015, «sur la liste des accusés également quatre entreprises étrangères ayant bénéficié frauduleusement de marchés publics, au préjudice de Sonatrach. Et parmi les chefs d'accusation retenus contre les accusés dont sept en détention, figurent l'association de malfaiteurs, la passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers, blanchiment d'argent, augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique, détournement de deniers publics, blanchiment d'argent et corruption». Selon l'arrêt de renvoi, les faits concernent cinq marchés frauduleux d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex PDG de Sonatrach, Mohamed Méziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays. La même source a fait savoir que ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d'actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach Fawzi et Réda Méziane dans le groupe Contel. Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc et son patron El Smail Djaafer Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires. Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché jugé douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie (Sardaigne). L'enquête a révélé qu'un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès du patron de Saipem Algérie, Tullio Orsi. Ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d'une affaire de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale. Le marché, d'une valeur de 586 millions de dollars, a été sous-traité à une société française PIE CAPAG, par Saipem, sa rivale dans la consultation limitée ouverte par Sonatrach, fait ressortir l'arrêt de renvoi. Un autre dossier lié à ce procès concerne le marché de réfection de l'immeuble de Sonatrach, situé boulevard Ghermoul, attribué frauduleusement à l'entreprise allemande Imtech. Et la question qui se pose aujourd'hui : est-ce que l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khellil sera convoqué ?