La COP21, la conférence climat, s'est tenue officiellement lundi 30 novembre à Paris avec la présence d'environ 150 chefs d'Etat et de gouvernement. Le but de cette grande conférence est de limiter la hausse des températures de la planète à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, qui suppose un accord ambitieux et contraignant. En effet, le réchauffement climatique, facteur stratégique peut avoir des conséquences dramatiques avec cette désertification croissante, comme des guerres pour se partager notamment l'eau, une ressource stratégique de la vie qui devrait frapper durement l'ensemble du continent Afrique. Car même en progression, les investissements dans les énergies renouvelables de 310 milliards de dollars en 2014, dont le solaire 150 milliards de dollars, prévus horizon 2020 d'environ 600 milliards de dollars sont relativement faibles par rapport aux subventions dans les énergies fossiles estimées à 4 700 milliards de dollars, bien que le coût de production ait baissé d'environ 30/40% ? Comment inverser la courbe, quel niveau pour l'efficacité énergétique, le niveau de la taxe sur le carbone, et comment développer les industries écologiques ? L'objet de cette brève contribution pose la problématique de l'urgence d'intégrations régionales, une synchronisation des politiques publiques, donc une nouvelle gouvernance mondiale et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial. Dans le cas du Maghreb, les sécheresses des 20 dernières années corroborent cet aspect : peu d'actions capables de limiter les risques ont été mises en place par les agriculteurs et les impacts ont été considérables. Dans une étude datant du 25 juin 2012 de FEMISE ( réseau euro-méditerranéen) intitulée, «le coût économique du changement climatique dans les pays MENA : une évaluation quantitative micro-spatiale et une revue des politiques d'adaptation», les auteurs notent que les impacts pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient (MENA) sont une baisse attendue du PIB de l'ordre de 0,4% à 1,3%, cette baisse pouvant même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d'adaptation face au changement climatique n'est adoptée horizon 2020. Les effets attendus dans ces pays couvrent la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols, l'élévation du niveau de la mer et la pénétration des eaux salées dans les terres, etc. De tels impacts sont susceptibles d'affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l'agriculture et le tourisme, suite à la baisse significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l'érosion et à la pollution des sols par le sel. De plus, le changement climatique aura des effets négatifs sur les écosystèmes provoquant ainsi la diminution de la biodiversité qui affectera les espèces individuelles dans les pays MENA. Ainsi, la hausse des températures et la baisse des précipitations attendues risquent d'augmenter la fréquence des sécheresses, ce qui va exposer de 80 à 100 millions de personnes en zones d'insuffisance en eau à l'horizon 2025. De plus, en zone urbaine, une hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières. La lutte contre ce fléau lié au réchauffement climatique, avec des enjeux de guerre dont l'eau ressource stratégique de la vie, implique pour l'Algérie sous segment de l'Afrique du Nord et plus généralement pour l'ensemble du continent l'Afrique, et ce en relations les pays développés et certains pays émergents les plus pollueurs qui ont une lourde responsabilité, des intégrations sous régionales avec une coordination sans faille des politiques publiques, loin des agrégats purement monétaires. Une nouvelle gouvernance mondiale et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial s'imposent à terme, conditionnant le devenir de l'humanité entière qui s'oriente vers les 10 milliards d'âmes dont les deux tiers concentrés dans la zone Sud, et notamment en Afrique qui concentrera horizon 2040 le quart de la population mondiale. Dans ce contexte, l'Algérie est fortement interpellé pour réaliser la transition énergétique supposant un large débat sur le futur modèle de consommation énergétique. (Suite et fin)