Le changement climatique touchera la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30% et une baisse de rendement du blé à près de 40% est à craindre. Au Maghreb, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L'eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir et le changement climatique pourrait placer ces pays dans des situations inconfortables puisque le volume maximal d'eau mobilisable serait déficitaire d'ici 2020. Des études sont consacrées à cette problématique et selon le professeur Mebtoul, le processus de changement climatique se traduira par une remontée des zones arides et désertiques, notamment dans la région du Maghreb. Des études prévoient une baisse des rendements agricoles au Maghreb du fait de l'accélération de la dégradation des sols et de la perte de terres productives. L'Algérie anticipe des réductions substantielles. Le changement climatique touchera également la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30% et une baisse de rendement du blé à près de 40%. Le changement climatique pourrait entraîner aussi une véritable crise migratoire. Dans le cas du Maghreb, les sécheresses des 20 dernières années corroborent cet aspect: peu d'actions capables de limiter les risques ont été mises en place par les agriculteurs et les impacts ont été considérables. Dans une étude datant du 25 juin 2012 du réseau euro-méditerranéen des économistes intitulée «le coût économique du changement climatique dans les pays Mena: une évaluation quantitative micro-spatiale et une revue des politiques d'adaptation», les auteurs notent que les impacts pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient (Mena) sont une baisse attendue du PIB de l'ordre de 0,4% à 1,3%, cette baisse pouvant même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d'adaptation face au changement climatique n'est adoptée horizon 2020. Les effets attendus dans ces pays couvrent la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols, l'élévation du niveau de la mer et la pénétration des eaux salées dans les terres, etc. De tels impacts sont susceptibles d'affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l'agriculture et le tourisme, suite à la baisse significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l'érosion et à la pollution des sols par le sel. De plus, le changement climatique aura des effets négatifs sur les écosystèmes provoquant ainsi la diminution de la biodiversité qui affectera les espèces individuelles dans les pays Mena. Ainsi, la hausse des températures et la baisse des précipitations attendues risquent d'augmenter la fréquence des sécheresses, ce qui va exposer de 80 à 100 millions de personnes en zones d'insuffisance en eau à l'horizon 2025. De plus, en zone urbaine, une hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières. La lutte contre ce fléau lié au réchauffement climatique, avec des enjeux de guerre dont l'eau ressource stratégique de la vie, implique pour l'Algérie sous segment de l'Afrique du Nord et plus généralement pour l'ensemble du continent Afrique et ce, en relations avec les pays développés et certains pays émergents les plus pollueurs qui ont une lourde responsabilité, des intégrations sous-régionales avec une coordination sans faille des politiques publiques, loin des agrégats purement monétaires. Une nouvelle gouvernance mondiale et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial s'imposent à terme, conditionnant le devenir de l'humanité entière qui s'oriente vers les 10 milliards d'âmes dont les deux tiers concentrés dans la zone Sud, et notamment en Afrique qui concentrera horizon 2040 le quart de la population mondiale. Dans ce contexte, l'Algérie est fortement interpellée pour réaliser la transition énergétique supposant un large débat sur le futur modèle de consommation énergétique, conclut le professeur Mebtoul.