Dangereux, balle au pied, infatigable dans le jeu, Rouai Amar était l'homme à tout faire sur un terrain de football, c'est un footballeur qui jouait tout en finesse et un redoutable buteur. Il est né le 9 mars 1932 à Sétif et son poste de predilection était celui d'inter-gauche, c'est sûrement l'un des meilleurs joueurs de sa génération puisqu'à 15 ans, il était déjà un titulaire indiscutable à part entière au sein de la formation du MC El Eulma, il avait beaucoup de qualités techniques, c'est un monsieur du football, d'une éducation exemplaire et malgré son jeune âge, Amar Rouai devint le maître de l'anticipation et de la relance constructive. Il avait de la présence et de la personnalité sur un terrain de football, très élancé, c'est le joueur qui ne sait pas perdre et qui se défonce énormément durant les quatre vingt-dix minutes de jeu. D'un calme à toute épreuve et d'une gentillesse exquise sur le terrain de jeu, il a été à son poste un des joueurs les plus doués de son temps. Rouai Amar qui possédait une grande valeur morale, jouait avec un répertoire très large dont la vitesse, la détente et la résistance. A quinze ans, il évoluait dans l'équipe seniors du MCEE, où malgré sa jeunesse, il s'imposait dans l'entre-jeu. Dangereux, balle au pied et infatigable dans le jeu, il était l'homme à tout faire, son endurance physique avec une omniprésence, une clairvoyance et un volume de jeu très développé lui valurent le respect du public algérien dans tous les stades d'Algérie. Amar était un footballeur tout en finesse et un redoutable buteur, tous les espoirs lui étaient permis malgré un gabarit peu impressionnant. Excellent triporteur de balles et fin dribbleur, il décide de se rendre en France pour tenter une aventure professionnelle, il signe sa première licence comme footballeur professionnel à Besançon avant d'évoluer à Angers. Rouai Amar s'intégra facilement pour devenir un équipier très important dans la formation d'Angers où il est devenu une pièce maîtresse dans le compartiment offensif d'Angers (France). Le Front de libération nationale lui fait appel pour rejoindre la formation de l'équipe de la Liberté et rejoindre la Tunisie en constituant une équipe de football qui aura l'insigne honneur de représenter la cause algérienne dans le monde, il s'exécuta et participa à la plupart des rencontres qu'avait fourni cette formation, celle que l'on appelle actuellement l'équipe de l'indépendance. Son passage dans cette historique et unique équipe de football ne peut être oublié étant donné que tout le monde se rappelle qu'il a failli mettre fin à sa carrière professionnelle et au football à cause d'une intoxication alimentaire qu'il contracta à Haiphong (Vietnam). Rouai Amar ne pouvait pas rester indifférent à l'appel du devoir, de la patrie et il répond positivement pour rallier la Tunisie, lieu de regroupent des professionnels algériens à l'image des Brahimi, Saïd Amara, Rachid Mekhloufi, Maouche Mohamed, Abdelhamid Kermali, les Soukhanes, les Zitouni, Abderhmanne Boubekeur, les Doudou, les Boumezrag, les Abdelaziz Bentifour, les Defnoun,l es Ali Benfeddah, les Oudjani et autres qui demeurent la fierté de toute l'Algérie et du monde sportif. Une fois l'indépendance acquise en 1962, il retourne en France plus spécialement à Angers mais c'était différent car il n'a pas pu s'adapter comme auparavant et il décida de rentrer au pays et opter pour l'USM Bel-Abbès comme joueur et c'est là qu'à 31 ans, Firoud coach des Vert et Blanc le compose dans l'équipe nationale algérienne en date du 5 juillet 1983 à Alger pour affronter la formation de l'Egypte. Il a porté le maillot national une seule fois après l'indépendance de l'Algérie à cause de son âge avancé, ce sera sa dernière sélection avant de passer de l'autre côté de la barrière comme entraîneur à El Eulma, sa ville natale et club de son enfance avec lequel, il disputera une finale de la Coupe d'Algérie avec la catégorie junior. Rouai Amar retournera à l'USM Bel-Abbès comme directeur technique, malheureusement pour une courte durée parce qu'il avait échoué... Puis il s'installe sur les bords de la Mekerra pour ensuite driver en 1985-1986 la formation du RC Relizane, un club nouvellement promu en nationale Une. Amar a connu une carrière footballistique exemplaire car lorsqu'il était joueur, il avait beaucoup de qualités, il savait fatiguer son adversaire quand il travaillait le marquage individuel, il savait museler son adversaire tout en étant un constructeur de jeu pour ses coéquipiers, c'est un pur produit du football el eulmi. Il se présente comme un fin technicien, calme dans les interventions parce qu'il savait organiser le jeu à partir du milieu du terrain avec des passes précises. Sur le plan tactique, il est le modèle du jeu sobre, aéré et économique. Son habileté et son aisance technique des deux pieds lui permettaient des techniques qui enthousiasmaient le public. Il se servait de son pied gauche comme du droit avec subtilité qui ont fait de lui un meneur de jeu clairvoyant, il utilisait ses deux pieds et possédait une bonne vision de jeu, qui ont fait de lui un élément indispensable que ce soit au MCEE, Angers, Besançon ou à l'USMBA. Jamais un joueur de sa trempe n'a aussi bien émerveillé le public algérien qu'européen. Rouai Amar fait partie intégrante de l'histoire du football algérien et français. C'était un vrai «Coq» et un excellent «Fennec». Nous tenons à le remercier pour tout ce qu'il nous a procurés comme bonheur et joie.