La Nouvelle République avait écrit à propos des décisions retenues dans le cadre de la loi de finances 2016 que l'augmentation des prix du carburant allait inéluctablement entraîner une hausse des prix des billets de voyageurs. Cette contrainte à la hausse, somme toute logique, a été peu de temps après infirmée par un communiqué d'officiels, attestant qu'il n'y aurait pas de réévaluation des prix des transports en commun, et voilà qu'une dépêche du 7 janvier 2016 confirme, que le ministère des Transports par la voie de son directeur des transports terrestres sur les ondes de la Chaîne III conjecture que le ticket du transport va augmenter. Salem Salhi, ne le dit pas encore clairement, mais, il reconnaît l'existence de cette éventualité. Le raisonnement est simple : vous augmentez le prix du carburant, on augmente le prix du transport. Certains transporteurs sont déjà passés à l'acte, notamment les taxis en activité dans les grands centres urbains et les taxis inter-wilayas. Les chauffeurs de poids lourds ont, quant à eux, exprimé leur mécontentement en fermant la route à l'ouest du pays et à Béjaïa. Pour contenir l'augmentation des prix des transports et calmer les transporteurs, le ministère des Transports prévoit «des allègements de charges qui seront concédés aux transporteurs, afin qu'ils évitent de renchérir les prix de leurs prestations et, ainsi, de ne pas impacter le pouvoir d'achat des citoyens». Le ministère a ouvert des discussions avec les représentants des transporteurs afin de trouver un «compromis», en vain. L'augmentation des prix s'avère inévitable. Le ministère des Transports cherche donc à limiter les augmentations au strict minimum possible. Pour M. Salhi, cette augmentation sera «symbolique et minime», ce qui prête à suspicion, car elle sera proportionnelle aux coûts relatifs à l'augmentation des carburants. C'est cohérent, et ça évite de tourner autour du pot, reste à savoir dans quelle mesure le ministère jugulera l'augmentation des tarifs, afin d'éviter de laisser des portes ouvertes aux spéculateurs. Le ministère va agir sur les transporteurs publics qui, assure M. Salhi, ces derniers ne vont pas augmenter leurs prix pour les dessertes en milieu urbain et périurbain. Mais le privé, qui assure l'essentiel du transport à travers le territoire national, notamment celui des marchandises, ira forcément vers des augmentations qui se répercuteront sur le prix des produits transportés, lesquels coûteront aux derniers consommateurs bien plus chers. En économie, il y a des règles, ne donnant aucune marge de manœuvres à la démagogie, et aux atermoiements. Chaque type de véhicules aura à supporter des charges liées au carburant utilisé, sinon, pour les chemins de fer à l'énergie électrique, autrement au kérosène pour le transport aérien. Il appartient donc au ministère de déterminer en termes de répercussions négatives, ce que ces hausses produiront sur les marges bénéficiaires que ne percevront plus les transporteurs, de les chiffrer, puis, de déterminer au dinar près, ce que seront autorisés les transporteurs à pratiquer comme augmentation sur les billets de voyageur en commun, et, sur les marchandises, comme quoi, il faut en finir une bonne fois pour toute avec la langue de bois, et les marges de manœuvre accordées aux spéculateurs qui ont pris déjà la liberté d'imposer 50% de hausse à leur clientèle, alors qu'ils roulent au GPL.