L'année 2015 a quitté le terrain sous les applaudissements des scandales à répétition. 2015 aura brillé en Europe et en Afrique par ces affaires étouffées, transactions inavouables, condamnations expéditives, sportifs sacrifiés, corruption, dirigeants et médecins complices, instances internationales et africaines de football et autres disciplines, la question laissée par 2015 fait commentaire : une situation scandaleuse qui pose de multiples questions : le sport, une belle planche à billet. La mafia est dedans. Les scandales pleuvent sur les terrains. Les clubs s'enfoncent dans des saturations scabreuses. Quelques joueurs prennent goût. Les stades des différentes disciplines sont devenus des espaces de négociations. Voila une bien triste époque appartenant au sport qui s'essouffle et qui ressemble à des «séismes» qui ont égratigné à jamais l'histoire du sport. Tout cela nous ramène à dire que la triche a déjà quitté son berceau au début des années 80 plutôt même aux années 45. Pour l'histoire, deux commerçants romains révèlent au grand jour les pratiques douteuses de plusieurs footballeurs, qui pariaient sur des matches auxquels ils participaient. «Le scandale du Totonero éclatait. Il éclaboussera de nombreux joueurs, dont Paolo Rossi, futur Ballon d'or, suspendu deux ans. Mais aussi des clubs. Pour avoir truqué un match décisif pour la relégation, le Milan AC et la Lazio Rome seront par exemple rétrogradés en Serie B. En 2006, une nouvelle affaire de corruption jette l'opprobre sur le football italien : le Calciopoli... Cette fois, les arrangements concernent des dirigeants et des arbitres.» La Fiorentina, la Lazio et le Milan AC sont mouillés et sanctionnés. Mais la plus durement touchée est la Juventus : ses titres de 2005 et 2006 lui sont retirés et sa rétrogradation est prononcée. En 2011, un énième scandale de matches arrangés touchant, cette fois, les divisions inférieures. En tout, pas moins de 15 clubs et une vingtaine de joueurs seront condamnés. Sur un autre registre datant d'octobre 2007, 10 000 sportifs est-allemands ont été dopés de force entre 1970 et 1989, la plupart dès leur plus jeune âge. Les dossiers s'entassent et livrent leurs secrets. Les dossiers corruption à la FIFA (2015), les scandales de dopage en athlétisme ( 2015), la valse des enquêtes d'Europol sur l'achat de matches de football, en passant par ce qui est appelé le «calcioscommesse» dans le championnat italien (2012), ou encore le procès des frères Karabatic (2012), la radiation de lance Armstrong (2012)... «Tout le monde y passe : athlètes, instances, politiques, intermédiaires, réseaux mafieux», rappelle un journaliste sportif. 2015, on avait promis que «tout change pour... que rien ne change». Mais c'est à partir de cette année que tout s'effondre, tout l'édifice de la FIFA s'est effondré comme un château de cartes, emportant avec lui son roi, Joseph Blatter, et son successeur annoncé Michel Platini, président de l'Union des associations européennes de football (UEFA), ancien ami devenu rival. «C'est la deuxième lame, celle brandie par la justice helvétique, qui touche l'ex-meneur de jeu de l'équipe de France et triple Ballon d'or, plombé par un virement de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) reçu de Sepp Blatter en 2011, année de la réélection de ce dernier pour un quatrième mandat. Enfin, il faut noter qu'en 2014, les chiffres font de la FIFA le royaume des dollars. Le marketing sportif fait de cette institution, le palais de la planète. Les chiffres dévoilés par des médias parlent d'eux-mêmes. «La Fifa a engrangé 1,78 milliard de dollars de revenus marketing provenant de ses partenaires et 1,31 milliard des sponsors de la Coupe du monde. Toutes sources confondues (financements nationaux et autres programmes compris), ce dernier événement lui a rapporté 4,5 milliards de dollars en droits marketing d'après le Financier. Les droits de retransmission télévisée lui en ont rapporté près de 3 milliards de dollars supplémentaires.» A cette décharge de déchets, s'ajoute la petite balle jaune. Le tennis se met de la partie. C'est la BBC qui soulève le couvercle d'une marmite qui dégage l'odeur de brûlé, cramé dans une maison des sports depuis une dizaine d'années et ce qui se passe aujourd'hui n'est en fait qu'une énième illustration du travail d'une mafia rodée dans les circuits sportifs. «Pour autant, toutes ces affaires ne sont pas comparables et chacune met l'accent sur des dérives bien spécifiques (dopage, matches arrangés, corruption).» Le journal Le Point révèle pour sa part que ce qui «frappe actuellement le monde de la petite balle jaune n'est en rien comparable aux tourments et aux accusations qu'ont connus les frères Karabatic». C'est bien pire ! Concernant les handballeurs, il s'agit «seulement» d'une affaire - bien que moralement condamnable - où les sportifs sont à la fois les cerveaux de l'opération et les acteurs. Un scandale qui reste donc circonscrit à la sphère sportive. La récente affaire Valbuena-Benzema, poursuit-il, montre bien que les champions ne sont pas aussi doués dans le monde de l'illicite que dans leur sport. Or, comme le souligne plusieurs médias internationaux, dans ce tennisgate, il s'agit d'un vaste réseau ramifié avec le crime organisé russe et italien où les athlètes ne jouent des rôles que de simples intermédiaires.» Bien plus proche, donc, de l'enquête réalisée par Europol en 2013...