Le Système national de l'information statistique (Snis) doit intégrer la sphère informelle afin que les indicateurs statistiques puissent mieux refléter la réalité économique du pays, a prôné, hier à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Lors d'une réunion du Conseil national de la statistique (CNS) dont il est le président, M. Benkhalfa a observé que des sphères économiques et sociales n'étaient pas encore couvertes par les statistiques tels que l'emploi et les flux de capitaux et de marchandises du secteur informel. «Nous devrions réfléchir pour que les statistiques couvrent à la fois l'économie formelle et l'économie informelle en matière notamment d'emploi, d'activité et de rémunération, et ce, pour que cette statistique donne une vraie photographie de l'économie nationale», a-t-il déclaré à la presse en marge de cette réunion. Pour le ministre, tant que l'économie informelle n'est pas couverte par les statistiques, ces dernières ne refléteront pas vraiment la réalité de l'économie nationale. «La donnée statistique doit couvrir la réalité de l'économie algérienne indépendamment des formes et des segments d'intervention (formel et informel)», a-t-il poursuivi. Interrogé par l'APS sur la faisabilité technique de l'intégration de l'informel dans le système national des statistiques, M. Benkhalfa a répondu que des méthodes modernes le permettaient citant les techniques d'échantillonnage, d'enquêtes et les sondages d'opinion. Dans ce sens, le ministre a indiqué que son département œuvrait à moderniser davantage l'Office national des statistiques (ONS) qui a marqué, selon lui, de «grandes avancées». «Nous sommes en train de travailler avec les sphères internationales pour (aligner) nos instruments statistiques avec ceux du monde», a précisé M. Benkhalfa. Il a ajouté que l'un des principaux objectifs de son ministère était d'établir une «interconnexion» entre la statistique nationale (ONS) et la statistique sectorielle des différents organismes et ministères. «En plus de la fiabilité de l'information statistique, l'harmonisation des méthodologies et des nomenclatures constitue un défi de grande envergure à relever en vue de disposer d'une plate-forme informationnelle homogène, lisible et permettant d'alimenter l'utilisateur en informations actualisées et exploitables», a-t-il avancé. Dans son intervention faite à la réunion du CNS, le ministre a rappelé l'importance du rôle de l'information statistique dans la prise de décision économique et d'élaboration des politiques publiques de développement. Cette réunion a été consacrée à la réactivation des travaux des sessions du CNS qui ne s'est pas réuni depuis plusieurs années. A cette occasion, le ministre a procédé à l'installation de nouveaux membres de ce conseil. Créé en juin 1995, le CNS est chargé de proposer les orientations générales de la politique statistique nationale, de définir les priorités en matière de collecte, de traitement et de diffusion de l'information statistique ainsi que de veiller à la coordination des activités du Système national de l'information statistique (Snis). Ses membres sont constitués de plusieurs ministères, des organismes en relation avec la statistique (ONS, Centre national de l'information et des statistiques douanières) et économiques (Banque d'Algérie, Conseil national économique et social, ainsi que de l'Institut national des études stratégiques globales, des représentants des organisations patronales, de l'UGTA et d'experts.