D'ici deux ou trois ans, l'Algérie pourra produire de l'électricité et du biogaz à partir des déchets issus du traitement des eaux usées, a indiqué à l'APS le directeur de l'Office national d'assainissement (ONA) pour la zone de Tizi Ouzou, Farid Ladjel. Le responsable explique que les boues générées par le traitement des eaux usées dans certaines stations d'épuration contiennent du méthane qui est un biogaz à partir duquel «nous pouvons produire de la chaleur et de l'électricité. Nous avons entrepris les premières démarches dans ce sens pour commencer à produire ces énergies selon cette méthode dans deux à trois ans». Farid Ladjel, participant au 12e Salon international des équipements, des technologies, des services de l'eau et de l'environnement «Siee-Pollutec 2016», qui se tient du 1er au 4 février aux Palais des expositions (Pins maritimes), a produit un rapport sur cette démarche. Le responsable confirme que dans un premier temps, les énergies produites seront exploitées pour faire fonctionner les stations d'épuration elles-mêmes avant d'être fournies aux petites localités voisines au bout de trois années. Une étude menée dans le cadre du programme relatif à la gestion de l'eau «Eau II», lancé en 2012 en partenariat avec l'Union européenne, a déjà permis d'identifier les stations d'épuration susceptibles de générer de l'énergie dans le cadre du processus de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées. Il s'agit des stations de Baraki (Alger), d'Annaba, d'El-Karma (Oran), de Batna, de Djelfa, de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj. «Au niveau des stations d'Alger et de Batna, nous avons déjà installé des digesteurs qui sont des machines permettant de générer des biogaz à partir des boues récupérées. Nous faisons le nécessaire pour accélérer la cadence au niveau des autres stations », explique Ladjel.» Les boues produites au niveau des stations d'épuration peuvent également être utilisées dans le secteur agricole du fait qu'elles constituent d'excellents fertilisants. «Nous avons déjà commencé à fournir aux agriculteurs de la région de Tizi Ouzou des engrais générés par la valorisation des boues et nous souhaitons élargir cette expérience à d'autres régions du pays», poursuit-il. Il faut savoir que l'ONA a récemment engagé une procédure auprès de l'Institut national de normalisation (IANOR) en vue de mettre en place un cadre réglementaire pour le recyclage des boues dans le secteur agricole.