Quelque 19 180 cas de cancer ont été enregistrés dans la wilaya d'Oran sur une période de 18 ans (1996 à 2013), a-t-on appris jeudi du service d'épidémiologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) d'Oran. Ces statistiques ont été collectées grâce au registre du cancer d'Oran, créé en 1996 et dont l'objectif est de décrire les caractéristiques épidémiologiques du cancer dans la capitale de l'Ouest sur une période précise et de comparer le taux d'incidence du cancer à Oran aux autres registres du cancer en Algérie. Lors d'une journée d'études au CHUO, mise sur pied pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le cancer, une présentation du registre de cancer a été faite par une équipe du service d'épidémiologie de cette structure sanitaire. Des 19 180 cas de cancer enregistrés, plus de 4.1% des cas touchent les enfants, principalement des leucémies et des cancers de l'os entre autres. L'âge moyen d'atteinte par le cancer est de 52 ans chez l'adulte, 7 ans chez l'enfant. Pour ce qui est des cas les plus répandus chez l'homme, le cancer des bronches-poumons vient en tête avec 16.7% des cas enregistrés, suivi du cancer de la vessie avec 9.9% et celui du lymphome. Chez la femme, le cancer du sein occupe la première position avec un taux de 35.7%, suivi du cancer du col de l'utérus avec un taux de 12.7%. Ces deux cancers totalisent, à eux-seuls, près de 50% des cas enregistrés chez la femme à Oran. L'incidence globale du cancer à Oran est de 158 cas pour 100 000 habitants, se rapprochant des chiffres nationaux. Alger a une incidence de 220 cas pour 100 000 habitants et Sétif 153 par 100 000 habitants. Plusieurs communications ont été présentées lors de cette journée dont la place de la lutte anti-tabac dans la prévention du cancer du poumon, la prise en charge du cancer du sein, et du cerveau entre autres. Tous les intervenants ont insisté sur l'impérative de redoubler d'efforts en matière de sensibilisation, et de dépistage, puisque les chiffres enregistrés chaque année ne cessent d'augmenter, pour y faire face à cette extension au service de radiologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) d'Oran dont son renforcement en matériel s'avère nécessaire, ce qui permettra d'améliorer la prise en charge des malades et réduire la durée des rendez-vous pour des séances de radiothérapie. Concernant les rendez-vous pour des séances de radiothérapie, la spécialiste a indiqué qu'ils sont rapides au niveau du service, soulignant que la radiothérapie de deux dimensions (2D) permet la prise en charge des cas urgents le jour même. Les autres cas de tumeurs du cerveau, de l'oreille, du nez ou de la gorge se voient accorder des rendez-vous d'une semaine à dix jours au plus tard, alors que les rendez-vous au niveau du centre Emir Abdelkader peuvent aller jusqu'à deux mois.