L'Algérie vient d'ouvrir une nouvelle page de son histoire politique et constitutionnelle, a écrit le président de la République Abdelaziz Bouteflika dans une lettre adressée aux parlementaires après le vote du nouveau texte de la Constitution. Selon bon nombre d'observateurs de la scène politique, ce nouveau texte consolide les libertés et contribue à la consécration de la démocratie, répondant ainsi aux aspirations et attentes des différentes franges de la société algérienne. A commencer par la réintroduction du principe de la limitation des mandats présidentiels à deux exercices. De nouvelles dispositions prévoient également la création d'une haute instance nationale indépendante pour la surveillance des élections. Une supervision du déroulement des élections qui a toujours constitué une revendication majeure de l'opposition qui ne cesse, traditionnellement de dénoncer les fraudes électorales aussi bien lors des élections locales, législatives ou présidentielles. L'avant-projet de la nouvelle Constitution engage le chef de l'Etat à consulter la majorité parlementaire avant de désigner son Premier ministre. Désormais, celui-ci pourrait être issu du parti qui a obtenu la majorité à l'Assemblée nationale. Dans tous les cas de figure, cette évolution vers un Premier ministre consolidé aux pouvoirs exécutifs et techniques élargis au détriment d'un Président moins intrusif dans la marche de l'Etat pourrait constituer l'étape la plus significative vers une deuxième République, dotée d'un pouvoir nettement recentré sur le Parlement. En matière de justice, faut-il également souligner les ajouts, concernant l'indépendance du pouvoir judiciaire, qui comportent plusieurs avancées positives, notamment dans le cas de la lutte contre la corruption. Autre point saillant, la nouvelle loi fondamentale prévoit d'inscrire via l'article 3 bis, tamazight comme langue nationale et officielle. C'est l'aboutissement d'une vieille revendication. Enfin, une ambitieuse réforme constitutionnelle qui devrait engendrer indéniablement une avancée majeure vers la deuxième République algérienne.