Chaque saison hivernale, l'Algérie enregistre des dizaines de morts par asphyxie au monoxyde de carbone. La première cause de ces drames demeure l'utilisation du gaz butane à défaut de raccordement du gaz de ville dans plusieurs wilayas. 54 ans après l'indépendance, le réseau public de distribution du gaz de ville ne couvre que 55% du territoire national. Lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tlemcen, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a indiqué que «la couverture en gaz de ville a atteint une moyenne nationale de 55% et à Tlemcen de 78%, et pourra monter à 87% en 2018 dans cette wilaya», soulignant que le problème actuel réside dans la réticence de citoyens à être raccordés aux réseaux de gaz et dans le paiement des redevances par certains, en dépit de sommes dépensées par l'Etat pour le raccordement au gaz naturel. «40 000 habitants de la wilaya de Tlemcen ayant sollicité un approvisionnement en gaz de ville ont décliné l'offre de l'entreprise chargée du raccordement après l'achèvement des travaux et se sont rétractés, se contentant de bonbonnes du gaz pour se passer des facilités offertes en matière de versement de leur apport», a-t-il ajouté. En outre, le premier responsable du secteur de l'énergie dément «les rumeurs» qui circulent chez les automobilistes concernant la combustion rapide de l'essence, rassurant que le carburant distribué aux stations-service du pays est sain et soumis aux normes de la qualité et de conformité. «Chaque quantité de carburant livrée aux stations-service par Naftal est soumise à des analyses précises avant sa mise en vente, et si une anomalie dans la composition est décelée, le produit est automatiquement rejeté», a-t-il fait savoir. Les automobilistes se trouvent victimes d'une double sanction selon certains, à savoir la hausse des prix du carburant et le changement de la qualité de l'essence qui n'est plus ce qu'elle était. Salah Khebri a expliqué que ces rumeurs ont été favorisées par un effet «psychologique» suite à l'augmentation des prix du carburant, soutenant que 500 DA d'essence actuellement ne couvre systématiquement pas le même trajet parcouru comme l'an dernier. Lors de cette visite, le ministre a signalé que les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la contrebande du carburant ont donné des résultats. «L'augmentation des prix du carburant a également porté ses fruits dans ce cadre», a-t-il estimé, précisant que cette contrebande qui nuit à l'économie nationale a enregistré une régression par rapport aux années précédentes. Dans ce contexte il a fait savoir que d'autres mesures seront mises en œuvre au niveau des frontières terrestres pour endiguer le phénomène. En effet, à Tlemcen, a-t-il expliqué, l'autonomie des stocks est portée depuis début janvier à 12 jours contre 8 jours auparavant, et les ventes sont passées de 2 700 mètres cubes par jour à moins de 1 700 mètres cubes. Par ailleurs, le ministre a présidé, à la fin de sa visite, une cérémonie de raccordement au gaz de ville pour deux localités dans la daïra de Chetouane. Le premier raccordement a ciblé 940 foyers au village de Chellaida relevant de la commune d'Amieur. Le second a porté sur l'alimentation de 590 foyers de la localité de Ghoulimes, dans la même commune.