La situation en matière de disponibilités de carburants ne semble pas s'améliorer, dans la wilaya de Tlemcen. Durant ces vacances scolaires encore les stations-service sont confrontées à des difficultés d'approvisionnement, et le problène se pose particulièrement sur la bande frontalière et au chef-lieu de wilaya de Tlemcen où des dizaines de stations-service sont «à sec», tandis que d'autres ne disposent que de petites quantités de gasoil ou d'essence. Dans les nombreuses stations d'essence visitées, c'est le même refrain : «il n'y a pas d'essence, ni de gasoil». Les pompistes se tournent les pouces tandis que les automobilistes ruminent leur colère et se plaignent des difficultés d'approvisionnement qui se répercutent sur leurs activités. «Qu'attendent les pouvoirs publics pour régler ce problème qui nous agace et rétablir une distribution normale des carburants dans les stations-service. Nous sommes vraiment pris en otage !», lancent des automobilistes irrités, à la station d'essence de Kouider. D'autres disent ne pas comprendre qu'un approvisionnement correct en carburants ne puisse pas être assuré dans un pays qui regorge de pétrole et de gaz ! Le problème se pose à Tlemcen, Maghnia, Ghazaouet, Nedroma, Marsat Ben M'hidi, Sabra, Sebdou, Hennaya, Ouled Mimoun, Remchi. Et dans toutes les stations-service touchées, les pompistes n'ont qu'une seule réponse : «il n'y a pas de carburant !». A la question de savoir à quand la livraison, ils rétorquent : «je ne sais pas, peut-être tout à l'heure ou demain». Hier matin encore dans les stations-service, des chaînes interminables étaient formées. La station de Imama (commune de Mansourah) comme d'autres de Tlemcen et Chetouane, est bondée de véhicules. Les chauffeurs de taxi parlent d'une interminable crise du carburant comme celle survenue en janvier 2012 . «Je me suis rendu dans trois stations d'essence. Partout c'est le même refrain : il n'y a pas de carburant» confie un automobiliste à bord d'une Renault Mégane. Le visage crispé, il ajoute «je dois impérativement me rendre à Béchar, aujourd'hui». C'est le même décor à la station de Chetouane où l'essence et le gasoil sont «rares». Rencontré sur les lieux, cet enseignant qui dit avoir fait plusieurs stations dira «c'est vraiment grave ce qui se passe aujourd'hui, on ne parvient pas à trouver du carburant, cette pénurie gâche nos vacances scolaires. C'est ma réserve que j'ai utilisée ce matin pour faire le tour des stations avant de venir ici. Toute ma famille m'attend mais je risque de passer toute la journée ici!» Dans la station-service de Bel-Air, désolation et colère, se lisent sur les visages des automobilistes qui font la chaîne. «Regardez, il ne me reste plus que 3 km d'autonomie d'après mon tableau de bord. C'est une voiture de location donc je vais payer mes jours de location passés dans les stations-service, car je ne peux plus rouler faute de gasoil», se lamente un jeune de Tlemcen. Selon tous les avis recueillis auprès des automobilistes et pompistes, la difficulté d'approvisionnement en carburant que connaît la wilaya de Tlemcen, s'est aggravée à cause de la multiplication des hallabas qui siphonnent une grande partie du carburant des stations d'essence pour le revendre à la frontière.