L'ONU s'est alarmé de la détérioration de l'accès humanitaire au Yémen, où près de 8 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire sévère nécessitant une assistance extérieure d'urgence. "En plus de l'environnement actuel déjà dangereux, les parties au conflit contribuent à la réduction de l'accès humanitaire", a déploré le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, à l'occasion d'une réunion mardi du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays. Il a regretté notamment que "les Houthis et leurs alliés n'autorisaient la circulation du matériel et personnel humanitaire que de façon très inégale". "Au cours de la semaine dernière, alors que certaines agences des Nations Unies ont reçu des autorisations, plusieurs autres se sont vues refuser un accès pour des missions conjointes inter-agences à Ibb, Taëz et Saada", a précisé M. O'Brien cité dans un communiqué. Le secrétaire général adjoint s'est également alarmé que "les livraisons humanitaires dans les zones où sévit le groupe terroriste al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), y compris dans le gouvernorat de l'Hadramaout et à Aden, sont extrêmement difficiles et dangereuses". "L'accès aux gouvernorats du nord du pays, où les besoins sont les plus importants, est aussi le plus difficile en raison de l'intensité des combats", a-t-il ajouté. M. O'Brien a en outre révélé que "le 11 février, un navire transportant du matériel humanitaire affrété par le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM), à destination du port yéménite d'Hodeidah, avait été détournée par les forces de la coalition vers le port saoudien de Jizan". "Je souligne à nouveau la nécessité urgente pour le Conseil et la communauté internationale en générale, de faire pression sur les parties au conflit afin qu'elles respectent leur obligation de fournir un accès inconditionnel et durable à toutes les zones du Yémen, et de prendre des mesures supplémentaires pour protéger les civils", a appelé le chef de l'humanitaire de l'ONU. Rappelant, par ailleurs, que le Plan d'intervention humanitaire 2016 de l'ONU pour le Yémen est sur le point d'être rendu public d'ici la fin de la semaine, il a souligné l'importance de "l'appui des donateurs pour financer les 1,8 milliard de dollars qui seront nécessaire pour répondre aux besoins prioritaires dans tous les gouvernorats du pays d'ici la fin de l'année".