Après le raid aérien américain contre un camp de Daech en Libye, «les frontières tuniso-libyennes sont placées en état d'alerte maximale». C'est ce qu'a indiqué le chargé d'information et de communication auprès du ministère de l'Intérieur, Yasser Mosbah, samedi 20 février 2016, à l'agence Tap, tout en assurant que le trafic au poste-frontière de Ras Jedir reste normal. Au cours des dernières 24 heures, entre vendredi et samedi, quelque 2 544 Libyens sont entrés en Tunisie, alors que 2 672 autres l'ont quittée, a-t-il précisé. Un raid aérien a été mené vendredi à l'aube contre deux maisons dans la ville libyenne de Sabratha, à environ 100 kilomètres du poste-frontière de Ras Jedir au sud de la Tunisie. Selon des informations qui restent à confirmer, émanant de sources officielles libyennes, 37 Tunisiens ont trouvé la mort dans ce raid. En renforçant la sécurité à ses frontières avec la Libye, la Tunisie cherche à faire face à toute tentative d'infiltration d'éléments terroristes fuyant de prochains raids aériens contre les camps de l'Etat islamique (Daech) et les autres organisations terroristes implantés en Libye. Dans ce même contexte, une patrouille militaire a déclenché hier, le feu sur un véhicule 4X4, type Land Cruiser, dans la zone tampon, à une distance de 15 km de Borj El-Khadra. Le véhicule était en provenance de l'Algérie, avec à bord 10 individus de nationalités algérienne et marocaine. Selon des sources confirmées dans la région, 4 parmi eux ont été blessés, l'un d'entre eux a succombé à ses blessures. Son cadavre a été transporté à l'hôpital de Gabès. Selon des sources hospitalières, les 3 blessés pourraient subir des interventions chirurgicales, dans les heures à venir. Par ailleurs, une information rapportée par le journal algérien Al-fadjr l'Algérie s'apprête de façon sérieuse à une attaque militaire éventuelle sur le sol libyen. Dans ce sens, le président Bouteflika a donné ses ordres aux gouverneurs des régions frontalières de la Tunisie et de la Libye de prendre toutes les précautions nécessaires dans le but de protéger le territoire algérien. La même source a également déclaré que le vice-ministre de la Défense algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, a donné des consignes strictes aux unités militaires de se maintenir en état d'alerte maximale pour remédier à tout état d'urgence, en un clin d'œil à l'opération militaire visant la Libye. Toujours selon le journal Al-fadjr, il y aurait plus de 50 000 soldats algériens sur les frontières tuniso-algérienne et algéro-libyenne et en outre, des avions militaires algériens seraient également en état d'alerte, en cas d'éventuels plans de riposte en cas d'atteinte au territoire algérien. Des sources algériennes ont nié toute intention de la part des autorités quant à une éventuelle fermeture des frontières avec la Tunisie, dans la prochaine période suite à la discussion qui a porté sur l'opération militaire occidentale en Libye. La source a en outre rapporté, selon le correspondant de Mosaïque Fm en Algérie, Abdallah Naseri, que le président Bouteflika s'est réuni avec les hauts responsables de l'armée et des renseignements en début de ce mois, et ce, pour discuter des conséquences de la crise libyenne. Suite à ces réunions, il a été décidé de mettre en place un ensemble de mesures. Il s'agit, notamment d'accentuer le contrôle sur les frontières libyennes et qui seront exceptionnellement ouvertes pour des raisons humanitaires. Il s'agit également d'accentuer le contrôle au niveau des points de passage avec la Tunisie et ce, pour avorter toute tentative d'entrée des membres terroristes durant cette période qui concorde avec les vagues des réfugiés si jamais l'opération militaire est exécutée.