Les réserves selon les données officielles de gaz de l'Algérie en Conseil des ministres de 2015 et suite au rapport du ministre de l'Energie, 2 700 milliards de mètres cubes gazeux, le pétrole 10 milliards de barils, allant au vu des exportations et de la consommation actuelle à l'épuisement horizon 2030. Car n'oubliant jamais le cours du gaz (représentant 33% des recettes de Sonatrach) sur le marché libre qui a dégringolé de plus de 70% étant coté le 05 mars 2016 à 1,37 dollar le MBTU contre 5/6 dollars en janvier 2014. A ce cours, les investissements dans le gaz posent problème pour leur rentabilité surtout si les contrats à moyen terme qui expirent vers 2017/2018 ne sont pas reconduits. Comme, c'est une erreur stratégique de raisonner sur un modèle de consommation linéaire axée sur les énergies fossiles traditionnelles. Le monde se prépare à une transition énergétique entre 2020/2030, comme cela s'est passé du charbon aux hydrocarbures. D'où l'urgence d'une nouvelle politique économique 2016/2020, objet de cette présente contribution qui est un extrait d'un important audit (10 volumes) remis au le gouvernement en février 2013. Proposition numéro 1 : efficacité de la dépense publique et aller vers la décentralisation Le retour de la croissance passe donc par une plus grande efficacité des dépenses publiques en ayant une vision à moyen terme de la maîtrise des dépenses. Le cadrage pluriannuel des finances publiques constitue un instrument essentiel pour la mise en œuvre d'une politique de maîtrise des dépenses publiques et de procéder à une évaluation approfondie de l'efficacité des dépenses fiscales et sociales dont le montant dépasse un certain seuil. Par ailleurs, le développement futur de l'Algérie, devra reposer sur l'initiative locale pour protéger à la fois l'environnement et initier des activités productives notamment non polluantes, car toute action centralisatrice est vouée à l'échec sans implication des acteurs locaux. Il s'agira de revoir la fiscalité locale avec un système de péréquation entre les régions riches et les régions pauvres : objectif promouvoir une gestion budgétaire performante des collectivités territoriales et établir et rendre publics des coûts standards moyens, par type de collectivité locale et par fonction, pour mettre en évidence les gaspillages. Dans le cadre de ces réformes locales, l'on devrait privilégier l'autonomie budgétaire plutôt que l'autonomie fiscale pour inciter les électeurs à mieux contrôler les dépenses des collectivités locales. Cellule de base par excellence, la commune algérienne est régie par des textes qui ne sont plus d'actualité, autrement dit frappés de caducité. La commune devra donc assurer sa mutation profonde, pour devenir un espace de convivialité qui intègre dans sa démarche l'action citoyenne du mouvement associatif. Je préconise à l'instar de l'étude du Femise de créer un Institut national d'études du territoire littoral. Cela doit entrer dans le cadre d'une réelle volonté politique de décentralisation, à ne pas confondre avec la déconcentration, qui induit une bureaucratie locale plus néfaste que la bureaucratie centrale. L'on pourrait imaginer une véritable régionalisation économique, à ne pas confondre avec l'avatar négatif du régionalisme. Car un texte juridique n'est pas suffisant, ce n'est qu'un moyen. C'est que l'Algérie s'étend sur 2 380 000 km2 dont 2 100 000 km2 d'espace saharien. La densité paraît faible, mais les 9/10e de la population sont concentrés sur les terres du Nord. Sa situation géographique est stratégique : en face de l'Europe, côtoyant la Tunisie, l'Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger comme point d'appui de l'Afrique subsaharienne. Or, l'objectif stratégique à l'horizon 2016/2020 est d'éviter que plus de 95% de la population vivent sur moins de 10% du territoire et avoir une autre vision de l'aménagement de l'espace. Nous assistons, hélas, à des constructions anarchiques avec le manque d'homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d'urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes, avec le risque d'extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue. Il s'agira de passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la fonction publique. Cellule de base par excellence, la wilaya et la commune algérienne sont actuellement régies par des textes qui ne sont plus d'actualité, autrement frappés de caducité d'où l'urgence de leurs révisions. Après la «commune providence» du tout Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l'ingénierie territoriale. C'est dans ce contexte que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l'amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d'un espace. C'est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement. Le double objectif recherché serait la création de ressources fiscales et la promotion de l'emploi de proximité. Avec le nouveau système politique, qui devra être consacré dans la nouvelle Constitution, la commune devra par ailleurs et naturellement se constituer en centre d'apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l'accomplissement de ses missions. La commune doit se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l'aménagement du développement et du marketing de son territoire. C'est pourquoi la fonction de wali- dont le rôle essentiel est celui d'animation et de coordination des communes, ne doit plus répondre aux critères actuels où l'administratif prime mais à des hommes managers d'un niveau intellectuel élevé et d'une haute moralité si l'on veut éviter une bureaucratisation locale plus néfaste que la centrale. Cette mutation soulève la question des moyens et surtout de leur optimisation. La réforme de la fiscalité devra prendre en charge les ressources propres dont doivent disposer les communes, ainsi que les péréquations qui permettront d'aider les moins favorisées d'entre elles. Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l'organisation du développement autour d'espaces équilibrés et solidaires (éco-pôles qui regrouperaient universités, centres de recherche, entreprises, chambres de commerce, administrations) tenant compte de l'urgence d'une urbanisation maîtrisée ( anarchique avec des coûts faramineux) et de la protection de l'environnement et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour. Proposition numéro 2 : création de technopoles et dynamisation de l'entrepreneuriat féminin Dans le cadre d'aménagement du territoire réfléchie, je préconise la création de technopoles, par grandes régions. Les expériences nous enseignent que les technopoles sont de véritables moteurs de croissance pour les pays, si tant est que les décideurs réalisent le bon choix de modèle en fonction du contexte du pays et que la technopole puisse différencier son offre par rapport aux multiples technopoles des pays voisins. Les retombées économiques et les externalités positives d'ordre social peuvent être significatives à l'échelle régionale et nationale. Les technopoles permettent de créer des emplois en local à travers l'implantation d'entreprises internationales et la création de nouvelles entreprises et contribuent à la croissance économique des pays. Mais la réussite implique une action coordonnée comme suit : premièrement, impliquer les acteurs clés. Pour créer les conditions qui permettront à la fois d'attirer les investissements, de créer de l'emploi et de stimuler les innovations, la technopole doit être soutenue à la fois par les acteurs publics notamment dans le domaine des incitations fiscales, des subventions temporaires, du foncier avec toutes les utilités et commodités (Etat, banques publiques, universités...) et privés (entreprises, banques privées. (A suivre)