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Quelques propositions pour une nouvelle politique économique
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 03 - 2016

Les réserves selon les données officielles de gaz de l'Algérie en Conseil des ministres de 2015 et suite au rapport du ministre de l'Energie, 2 700 milliards de mètres cubes gazeux, le pétrole 10 milliards de barils, allant au vu des exportations et de la consommation actuelle à l'épuisement horizon 2030. Car n'oublions jamais le cours du gaz (représentant 33% des recettes de Sonatrach) sur le marché libre qui a dégringolé de plus de 70% étant coté le 5 mars 2016 à 1,37 dollar le MBTU contre 5/6 dollars en janvier 2014.
A ce cours, les investissements dans le gaz posent problème pour leur rentabilité surtout si les contrats à moyen terme qui expirent vers 2017/2018 ne sont pas reconduits. Comme, c'est une erreur stratégique de raisonner sur un modèle de consommation linéaire axée sur les énergies fossiles traditionnelles.
Le monde se prépare à une transition énergétique entre 2020/2030, comme cela s'est passé du charbon aux hydrocarbures. D'où l'urgence d'une nouvelle politique économique 2016/2020, objet de cette présente contribution qui est un extrait d'un important audit (10 volumes) remis au le gouvernement en février 2013.
Proposition 6: améliorer le niveau de l'école et des universités
Le niveau( dont la baisse devient alarmant) et la qualité de l'enseignement doivent être des préoccupations constantes car fondement de la croissance future. Aussi il s'agit d'évaluer les professeurs sur leur capacité à faire progresser tous les élèves. Dans ce cadre il s'agit d'éviter les promotions administratives comme cela se passe actuellement dans l'enseignement supérieur. Chaque école devra faire l'objet d'une évaluation par une autorité compte de l'avis des usagers, de leurs résultats, de leurs évolutions à moyen terme.
Ces évaluations devront être rendues publiques. L'évaluation des professeurs ne peut pas reposer uniquement sur les notes qu'obtiennent leurs meilleurs élèves ni sur l'examen d'inspecteurs. Elle doit aussi reposer sur une évaluation de leur pédagogie par leurs élèves, sur leur capacité à faire progresser chacun et sur la prise en compte des résultats scolaires ultérieurs. -Pour améliorer l'orientation, les élèves comme les enseignants doivent apprendre à mieux connaître le monde de la création, de l'entreprise, de la recherche.
La première mission des universités et des grandes écoles n'est plus le recrutement des fonctionnaires mais celle de donner à chacun directement, quel que soit son milieu d'origine, toutes les chances de trouver son domaine d'excellence, de se préparer aux métiers d'après-demain et de faire progresser le savoir. La préparation à la vie professionnelle doit donc devenir l'un des axes majeurs du projet pédagogique de tout établissement d'enseignement supérieur.
C'est loin d'être le cas aujourd'hui. Les collèges et lycées doivent pouvoir entrer en relation avec des universités, des centres de recherche et des entreprises pour organiser des «concours d'innovation» à destination de leurs élèves, pour développer de nouveaux services, ou de nouveaux produits. Ces concours encouragent l'innovation en même temps qu'ils promeuvent le travail de groupe.
Les meilleures idées se verront attribuer un financement par les partenaires, pour encourager les initiatives créatrices. Aussi il s 'agit de préparer la jeunesse à l'économie du savoir et de la prise de risque -éviter une université par wilayas comparable à un grand lycée, les véritables compétences étant limitées, par la création de grands pôles régionaux universitaires. Considérer la formation de tous les chercheurs d'emploi comme une activité nécessitant rémunération sous forme d'un «contrat d'évolution» et de renforcer l'autonomie des universités par des classements et la concurrence. Les universités algériennes ne sont pas autonomes ni capables de prendre les décisions les plus stratégiques pour leur avenir.
Il faut aller plus loin dans la réduction du nombre de membres des conseils et organiser une plus grande autonomie dans les modes de gestion financière, de recrutement des professeurs et des rémunérations. Il faut soumettre les recteurs (eux-mêmes élus par des conseils indépendants) au contrôle de comités académiques ainsi qu'à l'évaluation des performances universitaires. En particulier, trois critères doivent être pris en compte au moment de l'évaluation de l'université et de la fixation de sa dotation par l'Etat : le succès des étudiants, l'ouverture du processus de recrutement des maîtres de conférences et les critères de promotion devant éviter l'évaluation administrative.
Proposition 7: une vision stratégique d'adaptation
Aussi, face à cette situation socio-économique inquiétante pour le devenir de l'Algérie, au -delà de l'Etat, l'ensemble des acteurs de la société doit être mobilisé si l'Algérie veut renouer avec une croissance durable hors hydrocarbures. Comment ne pas rappeler que les pays ayant entrepris avec succès des réformes, notamment les pays émergents, se sont appuyés sur une mobilisation de l'opinion. La nécessité de réformer s'impose à Algérie, malgré des dépenses monétaires sans précédent par l'accumulation de résultats économiques mitigés, de crises sociales ou de crises politiques. Aussi, cela ne laissent persister aucune ambiguïté sur le caractère inéluctable des changements structurels à opérer.
La croissance forte peut revenir en Algérie. Mais elle suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le gout du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d'attirer du capital et une ouverture à l'étranger. Ces réformes passent fondamentalement par une démocratie vivante, une stabilité des règles juridiques et l'équité, les politiques parleront de justice sociale.
La conduite d'ensemble de ces réformes ne peut ni être déléguée à tel ou tel ministre ni mise dans les mains de telle ou telle administration. Elle ne pourra être conduite que si, au plus haut niveau de l'Etat, une volonté politique forte (que seuls, le président de la République et le Premier ministre portent) les conduit et convainc les Algériens de leur importance d'où avec l'ère d'internet une communication active transparente permanente.
Ensuite, chaque ministre devra recevoir une «feuille de route» personnelle complétant sa lettre de mission et reprenant l'ensemble des décisions qui relèvent de sa compétence. Au regard de l'importance des mesures à lancer et de l'urgence de la situation, le gouvernement devra choisir le mode de mise en œuvre le plus adapté à chaque décision : l'accélération de projets et d'initiatives existantes, le vote d'une loi accompagnée, dès sa présentation au Parlement, des décrets d'application nécessaires à sa mise en œuvre et pour les urgences seulement des décisions par ordonnance pourront être utilisées.
Ces actions coordonnées et synchronisées dans le temps exigeront le courage de réformer vite et massivement, non des replâtrages conjoncturelles mais de profondes réformes structurelles à tous les niveaux en ayant une vision stratégique pour le moyen et le long terme, devant donc réhabiliter la planification et le management stratégique L'Algérie peut y parvenir dans un délai raisonnable. Elle en a les moyens.
Pour cela, elle doit réapprendre à envisager son avenir avec confiance, sécuriser pour protéger, préférer le risque à la rente, libérer l'initiative, la concurrence et l'innovation car le principal défi du XXIème pour l'Algérie sera la maitrise du temps ; le monde ne nous attend pas et toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Retarder les réformes ne peut que conduire à la désintégration lente , à l'appauvrissement, une perte de confiance en l'avenir puisqu' avec l'épuisement de la rente des hydrocarbures, l'Algérie n'aura plus les moyens de préparer ces réformes et vivra sous l'emprise de la peur, voyant partout des menaces où les autres voient des chances.
Cette croissance exige l'engagement de tous, et pas seulement celui de l'Etat en organisant les solidarités devant concilier efficacité économique et équité par une participation citoyenne et un dialogue productif permanent. Le pouvoir algérien mais également la majorité des Algériens dont le revenu est fonction à plus de 70% de la rente des hydrocarbures doivent savoir que l'avenir de l'emploi et de leur pouvoir d'achat n'est plus dans la fonction publique, et que celui des entreprises n'est plus dans les subventions à répétition.
L'essentiel de l'action est entre les mains des Algériens, qui devront vouloir le changement et partager une envie d'avenir, d'apprendre davantage, de s'adapter, de travailler plus et mieux, de créer, de partager, d'oser. La nature du pouvoir doit également changer supposant une refonte progressive de l'Etat par une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux, impliquant qu'il passe de l'Etat gestionnaire à l'Etat régulateur, conciliant les couts sociaux et les couts privés, étant le cœur de la conscience collective, par une gestion plus saine de ses différentes structures.
Pour s'inscrire dans la croissance mondiale, l'Algérie doit d'abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l'informatique au travail en équipe, de l'arabe, du français à l'anglais, du primaire au supérieur, de la crèche à la recherche. Elle doit ensuite faciliter la concurrence, la création et la croissance des entreprises, par la mise en place de moyens modernes de financement, la réduction du coût du travail et la simplification des règles de l'emploi. Elle doit favoriser l'épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont : le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l'environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population.
Simultanément, il est nécessaire de créer les conditions d'une mobilité sociale, géographique et concurrentielle et de permettre à chacun de travailler mieux et plus, de changer plus facilement d'emploi, en toute sécurité. Pour mener à bien ces réformes, l'Etat et les collectivités locales doivent être très largement réformés. Il faudra réduire leur part dans la richesse commune, concentrer leurs moyens sur les groupes sociaux qui en ont réellement besoin, faire place à la différenciation et à l'expérimentation, évaluer systématiquement toute décision, a priori et a posteriori.
En résumé, une Nation ne peut distribuer plus que ce qu'elle produit annuellement quitte à aller vers la dérive sociale. Il s' agira de concilier l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. La justice sociale, à laquelle je suis profondément attachée, ne signifiant pas égalitarisme, source de démotivation, n'est l'antinomie de l'efficacité économique.
L'Algérie dispose des compétences lui permettant de dépasser la crise pétrolière. Il est nécessaire d'avoir une vision positive de l'avenir et d'éviter les positions et comportements défaitistes. L'Algérie dispose de tous les atouts pour créer la richesse hors économie de la rente. L'entrave principale au développement en Algérie provient de l'entropie qu'il s‘agit de dépasser impérativement.
(Suite et fin)


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