La majorité des Tunisiens se sont fait des illusions après l'anéantissement le 7 mars dernier de 38 terroristes à Ben Guerdane. La bataille est loin d'être terminée. Hier encore, 6 terroristes ont été abattus à Ben Guerdane, lors d'un assaut donné par les unités sécuritaires et militaires contre une maison. Un échange de tirs a eu lieu entre les forces de sécurité et les six terroristes qui s'étaient retranchés dans cette maison, située à «Al-Maamarat (aux alentours de la ville de Ben Guerdane). Quatre citoyens et un agent de la Garde nationale (Gendarmerie) ont été blessés par des fragments de balles tirées par les terroristes lors de cette opération. Une source sécuritaire avait indiqué que les forces sécuritaires et militaires ont donné l'assaut, samedi, contre une maison près de la ville de Ben Guerdane, après un échange de tirs avec des terroristes. Deux corps calcinés ont été découverts à l'intérieur de cette maison. Dans la même journée du samedi, l'armée de l'air libyenne a coulé un bateau chargé d'armes destinées aux groupes terroristes basés à Benghazi. Le bateau avait quitté le port de la ville de Mesratha à l'ouest du pays vers Benghazi avec armes, munitions et armes lourdes destinées aux terroristes. Qualifié de toqué, l'ex-président tunisien et fondateur du parti «Harak Tounes», Moncef Marzouki a insisté sur la nécessité de rouvrir le passage frontalier de Ras Jedir, en estimant que ce dernier est vital pour les habitants de Ben Guerdane. Présent à une réunion populaire à Kairouan, Marzouki a déclaré : «la fermeture de ce passage frontalier signifie que nous nous soumettons à la menace des groupes terroristes». Marzouki oublie-t-il, peut-être, que le commerce informel et autres trafics d'essence et de cigarettes, qui sont considérés comme un pis-aller par les autorités, sont aussi répandus à Ben Guerdane que le recrutement, souvent moyennant finances, de candidats au djihad. Beaucoup accusent les contrebandiers de complicité avec les terroristes. Quatre caches d'armes avec des munitions camouflées dans des bidons d'essence ont été découvertes en moins de vingt-quatre heures. Il semble que les terroristes vivaient dans la ville et se confondaient avec les habitants. Il semble même que la plupart d'entre eux sont des «Ben Guerdaniens», ce qui explique leur mode opératoire, les assassinats ciblés, les attaques simultanées, l'appel au soulèvement, les nombreuses caches et l'importance de la quantité de munitions. Le mal est donc plus profond puisque le ver est dans le fruit. Mais cela aussi n'est pas un scoop. Quel qu'en soit le commanditaire, les attentats du Bardo, de Sousse et celui qui a visé la Garde présidentielle à Tunis ont été perpétrés, tous, par des Tunisiens. La nouveauté, c'est qu'à Ben Guerdane, des Tunisiens ont tué des Tunisiens !