Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Saïd Djellab, directeur au ministère du Commerce, est revenu longuement sur la question des licences d'importation. Le premier avis de presse, a-t-il rappelé, a concerné les produits agricoles, le deuxième avis de presse le rond à béton, le ciment et les véhicules, il y a un délai réglementaire de deux mois pour répondre à tous les opérateurs qui demandent des licences. Le directeur des accords régionaux au ministère du Commerce fait savoir que le comité interministériel a travaillé en permanence sur ces questions, les licences ont déjà été octroyées pour le rond à béton et le ciment, et ce sera examiné dans les prochains jours pour les conditions d'octroi de licences d'importation de véhicules automobiles, en tout cas avant le 3 avril qui correspond au délai réglementaire. A titre de rappel, il relève que pour les produits agro-alimentaires (blé dur, blé tendre, poudre de lait, le sucre, la levure, les fromages, le tout avoisinant les 700 millions de dollars, pour les contingents tarifaires), il y a des quotas d'importation des produits en provenance de l'Union européenne dans le cadre de l'Accord d'association et ce système a été géré, avant le système des licences, par le système FIFO, premier arrivé, premier servi, et ce n'est pas tout le monde qui en bénéficiait. Pour l'importation des produits agricoles, le travail a été fait par le comité, une partie des opérateurs ont reçu leurs licences, a-t-il affirmé. L'effort qui se fait dans le sens de la rationalisation des importations porte déjà ses fruits, en faisant passer la facture de 58, 5 milliards de dollars à 51 milliards de dollars, un gain de 8 milliards de dollars d'économie sur les importations, fait-il remarquer. Pour les deux premiers mois 2016, janvier et février, il révèle que les importations sont passées de 8,2 milliards de dollars à 7,5 milliards de dollars, donc une réduction de presque 8%. La réduction devrait approcher la barre des 10 milliards de dollars à fin 2016, prévoit-il. Le représentant du ministère du Commerce assure que la délivrance d'autorisation se fait sur la base de critères de transparence, de non discrimination, le mode de répartition et le droit de recours et l'obligation pour l'administration de répondre. Ces quatre critères sont respectés. Contrairement au passé, ajoute-t-il, où une ou deux personnes «raflaient» tous les produits, nous sommes passés, aujourd'hui, à une multiplicité d'opérateurs. A propos des importations de véhicules, il fait savoir que les concessionnaires qui seront concernés par les demandes de licences, ce sont les concessionnaires agréées par le ministère de l'Industrie et des Mines. M. Saïd Djellab indique que ce sont, en tout, 152 000 véhicules de tourisme, de transport de passagers et de marchandises qui seront soumis, en 2016, à une attribution préalable de licence pour pouvoir être importés par les concessionnaires agréés. S'exprimant, par ailleurs, sur les perspectives d'exportations de produits frais, M. Djellab soutient que dans les «six mois à venir» le pays devrait connaitre «une dynamique» en ce sens. Des quelque 200 à 300 tonnes/an de pommes de terre qu'on réalisait auparavant, nous sommes passés, en début de 2016, à 2 300 tonnes», relève-t-il pour étayer son optimisme. Il y a eu également un million de dollars d'exportation de poissons. Amené à s'exprimer sur l'accord d'association avec l'Union Européenne, il affirme, d'autre part, que contrairement à ce qui a été avancé par des médias, celui-ci n'a jamais été remis en cause. Il précise, à cet effet, qu'une récente rencontre de membres du ministère du Commerce avec des représentants de l'UE, a permis de travailler sur des «correctifs» destinés à améliorer le climat des affaires avec la partie Européenne, laquelle, ajoute-t-il, s'est déclarée prête à «revisiter» cet accord. Il y aura une prochaine réunion avant la fin du Ramadhan. Trois points seront discutés : la promotion de nos exportations, les investissements étrangers directs et la coopération. Pour l'Algérie, l'Accord ne fonctionne pas en ce moment. Pour les services, les responsables algériens réfléchissent à diminuer tout ce qui est lié au transport et à l'expertise que nous importons (pour les travaux publics et d'autres secteurs). Pour cela, il faut promouvoir les bureaux d'études nationaux. Enfin, concernant l'OMC, il y a un rythme, dit-il, mais le processus de négociations se poursuit.