Un comité interministériel va commencer à examiner, à partir du début du mois d'avril prochain, les conditions d'octroi de licences d'importation de véhicules, a déclaré, hier à Alger, le directeur des accords régionaux au ministère du Commerce, Saïd Djellab. Intervenant en marge des débats du Forum des chefs d'entreprise, hier, le directeur des accords régionaux a donné le chiffre de 152 000 véhicules de tourisme, de transport de passagers et de marchandises qui seront soumis, en 2016, à une attribution préalable de licence pour pouvoir être importés par les concessionnaires agréés. Saïd Djellab a assuré que la délivrance d'autorisation se fait sur la base de critères de transparence, de non-discrimination et pourrait éventuellement donner lieu à l'introduction de recours. L'économie algérienne est l'une des rares économies qui dépend de 97% des recettes des hydrocarbures, ce qui la rend une économie vulnérable par rapport au commerce international. Après ce constat, il était urgent et nécessaire de prendre des mesures pour faire face à ces défauts. «Nous avons ouvert deux chantiers, le premier concerne les mesures urgentes et le second les mesures dynamiques», a expliqué le conférencier. Parmi les mesures d'urgence prises en 2015, figure l'instauration des licences d'importation. Ces dernières ont fait objet de modification de la loi sur le commerce extérieur qui consacre toujours la liberté de ce marché, et consacre, notamment des exceptions dont les restrictions quantitatives. Un autre élément parmi les mesures d'urgence, il s'agit d'un décret qui a été publié sur les modalités d'application des licences. Des produits ont été identifiés pour réduire la lourde facture des importations, dont le ciment, le fer à béton et les véhicules. Sur ce plan, le directeur a noté qu'à partir de 2016, les licences ont été instaurées. Dans ce sens, l'interlocuteur a précisé que l'introduction de licences d'importation pour les ciments et le fer à béton, en particulier, a permis à l'Algérie d'économiser plus de 7 milliards de dollars, en 2015, un chiffre qui devrait approcher la barre des 10 milliards de dollars à fin 2016. L'autre axe, important parmi les mesures d'urgence, concerne la concertation avec les opérateurs économiques et les partenaires étrangers. En ce qui concerne les mesures dynamiques, Djellab a expliqué que la politique commerciale est intersectorielle (Industrie, agriculture, commerce), et accompagne la chaîne d'approvisionnement dans différents segments. Le ministère du Commerce a certains segments dont les chantiers des sauvegardes. Le deuxième onglet des mesures dynamiques concerne la promotion des exportations pour lesquelles a été créée une cellule d'écoute pour les exportateurs qui rencontrent des problèmes au niveau, soit de la chaîne d'approvisionnement en amont, soit la chaine navale d'exportation. Les problèmes intersectoriels, a souligné le même responsable, remontent au niveau d'une autre commission présidée par le Premier ministre pour les étudier et enfin les régler. Ces mesures dynamiques ont donné des résultats, selon Saïd Djellab, soulignant le cas de la pomme de terre. «Nous avons, dans les deux premiers mois de l'année 2016, exporté 2 300 tonnes de ce produit». Le directeur a rappelé que depuis «une décennie, nous n'avons jamais enregistré ce quota d'exportation». Interrogé sur l'accord d'association avec l'Union européenne, il a expliqué que des membres du ministère du Commerce se sont réunis, récemment, avec des représentants de l'UE. Cette rencontre, selon le responsable, a permis de travailler sur des correctifs destinés à améliorer le climat des affaires avec la partie européenne qui est prête à revisiter cet accord.