Une cache de munitions et d'explosifs a été découverte samedi dans une zone rurale à Ben Guerdane dans le sud-est de la Tunisie, près de la frontière libyenne. Selon le ministère tunisien de l'Intérieur, il s'agit notamment de «4 ceintures d'explosifs, 31 engins explosifs, 9 blocs de matière explosive -TNT-, 2 charges de Kalachnikov et 9 téléphones portables modifiés pour déclencher des explosions à distance. D'ailleurs, plusieurs caches d'armes ont été découvertes par les forces de l'ordre dans la région, lors d'opérations de ratissage qui ont suivi l'attaque de Ben Guerdane survenue le 7 mars. «Des missiles anti-aériens, des kalachnikovs, des armes automatiques, des pistolets à impulsion électriques «taser», et des grenades ont notamment été découverts », apprend-on de la même source. En somme, plusieurs, opérations terroristes «d'envergure» ont été déjouées en Tunisie ces dernières semaines, avait annoncé vendredi soir le chef du gouvernement, Habib Essid dans un entretien télévisé co-diffusé par les Chaînes Wataniya 1 et France 24. «Des exploits ont été réalisés dans la lutte antiterroriste (...) et des opérations terroristes d'envergure ont été mises en échec», a souligné Essid en passant en revue le bilan de son gouvernement. L'interrogatoire des suspects arrêtés dans l'attaque de Ben Guerdane a permis aux forces sécuritaires de «découvrir de nombreuses caches d'armes et d'avoir des informations qui pourraient aider à dévoiler le plan d'attaque de ce groupe terroriste et les moyens utilisés pour s'infiltrer à Ben Guerdane», a-t-il également affirmé. Le chef du gouvernement tunisien a déclaré que 52 terroristes ont été capturés suite à l'attaque sur la ville frontalière de Ben Guerdane, outre les 54 éléments abattus. Essid a indiqué que l'opération sécuritaire à Ben Guerdane est toujours en cours, et a assuré que les 52 arrêtés ont constitué une mine d'or en renseignements, et que les interrogatoires menés ont permis d'avoir une grande quantité d'informations, ainsi que la découverte de nombreuses caches d'armes. Il a ajouté que la lutte contre le terrorisme est l'affaire de tout le monde, car tout le monde est menacé par ce fléau, et nul ne pourrait prétendre en réchapper quels que soient ses moyens. Par rapport à l'obstacle de sable érigé sur les frontières avec la Libye, Essid a assuré que sa réalisation a été au prix d'un effort propre de la Tunisie, et que sa perfection par les moyens électroniques de détection, et l'amélioration du contrôle de nos frontières se feront avec l'aide des Etats-Unis et de l'Allemagne. La mise en place d'un système de surveillance électronique au niveau des frontières avec la Libye, démarrera bientôt dans le cadre d'une coopération avec les Etats-Unis et l'Allemagne, a-t-il rappelé, réaffirmant l'attachement de la Tunisie à une solution politique en Libye. Qualifiant d'«exemplaires» ses relations avec le président de la République et le président de l'Assemblée des représentants du peuple, Essid a indiqué qu'«il est normal que certains accourent vers le poste de la Kasbah. Celui qui souhaite devenir chef du gouvernement a le droit de s'annoncer : c'est la démocratie». Les récentes déclarations du porte-parole officiel du gouvernement Khaled Chaouket sur le sort de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, en Arabie Saoudite depuis cinq années «n'expriment pas la position du gouvernement», a encore affirmé Essid. «Il (Ben Ali) est recherché par la justice comme d'autres Tunisiens. Notre rôle est d'appliquer la loi quand il rentra en Tunisie», a-t-il souligné.