Qui combattre en priorité entre le terrorisme «national», celui qui est ancré à l'intérieur des frontières, le terrorisme international dont toutes les composantes sont étrangères, et la rébellion évidemment nationale porteuse d'un programme politique et révoltée par l'absence d'alternance ? Autant de mouvements différenciés qui convergent sur le fait que les objectifs sont pratiquement les mêmes, à savoir faire chuter le pouvoir et que la voie qui permet d'y arriver est également la même, c'est-à-dire la pratique de la violence, mais divergent sur la nature des cibles. Les uns détruisent tout, les autres tentent d'épargner les populations pour s'en prendre aux forces de sécurité. Les Etats ciblés s'estiment trop vulnérables et ceux qui savent que pour assurer leur propre de défense – ils ne disposent pas de moyens suffisants – font appel à des aides extérieures. Les premières lectures des appels d'un gouvernement à des interventions militaires étrangères sur son propre territoire peuvent accorder du crédit aux raisons invoquées. Mais la deuxième lecture permet de comprendre parfois qu'en réalité, les vraies raisons ne sont pas avouées. Tel gouvernement a beaucoup fait dans la diplomatie ou alors dans une confusion volontaire, bien calculée. Il désigne un ennemi, une cible, mais en réalité en vise une autre en complément. Mais cette autre cible est plus importante. Il ne s'agit pas tant de combattre le terrorisme que la rébellion. Engager les troupes contre le terrorisme est une opération excentrée par rapport à la manœuvre principale qui est celle de mater la rébellion. Pourquoi tel gouvernement est-il si pressé de faire intervenir une puissance occidentale alors qu'il s'est montré acquis à la thèse d'un dialogue politique avec les représentants des populations du Nord sous la médiation algérienne ? L'accord de paix est difficile à mettre en œuvre. Encore plus difficile en Syrie où le gouvernement affronte une multinationale qui reçoit des armes des puissances occidentales et de pays arabes. Mater la rébellion est encore plus visible en Somalie qui réclame une intervention étrangère occidentale non pas pour prioriser la lutte le terrorisme contre les preneurs d'otages mais contre les opposants islamistes armés. Le gouvernement malien a depuis longtemps été contraint de rencontrer les représentants du Nord qui lui reprochaient d'avoir négligé leur région sur le plan du développement. A chaque fois l'Algérie est sollicitée pour une médiation destinée à éteindre le feu, d'autant que certains des représentants voulaient absolument se différencier du Sud en réclamant l'autonomie de l'Azawad. Cette fois-ci, le niveau des revendications est monté d'un cran. Le MNLA a réclamé l'indépendance et a profité de la déstructuration de l'armée malienne pour occuper militairement la région qu'il revendique. Mais, en réalité, il y a d'autres mouvements qui en ont profité eux également pour occuper militairement une partie de la région, une partie du Nord , à savoir le mouvement islamiste Ancer Dine qui veut appliquer la charia dans tout le Mali, les mouvements terroristes Aqmi et le Mujao. On dit que Le gouvernement malien a démontré à travers les exactions commises sur les populations du Nord qu'il a voulu se venger de n'avoir jamais pu mater la rébellion du Nord.