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Ils ne sont jamais épuisés
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 04 - 2016

Le pouvoir est-il épuisé, usé ? La question concerne aussi l'opposition. En avons-nous vu de ceux qui nous disent qu'ils devraient se retirer car ils ne peuvent plus donner plus que ce qu'ils ont donné, à supposer encore qu'ils aient réellement donné ? Epuisés ? Ses membres ne le reconnaissent pas, sauf pour nous convaincre qu'ils se consacrent à plus que plein temps à contribuer à sauver l'Algérie. Usés ? Jamais, sauf quand ils sont en retraite, encore que là encore, ils restent prudents dans l'emploi des concepts, car ils espèrent encore être rappelés.
Ils seront de toute façon toujours disponibles à répondre présent au devoir. Ils ne sont pas de ceux qui abandonnent le combat. A tout âge, ils sacrifieront leur temps et leur vie de famille. Même au-delà de 80 ans, ils accepteront une ambassade ou un poste de ministre. C'est qu'ils aiment bien leur pays. C'est qu'ils ont du patriotisme à en revendre.
Peut-on être usé quand on est patriote ? Même si de partout sont lancées des offensives contre lui, les plus marquantes étant celles qui ciblent les domaines clés de la sortie de crise. Ceux qui à haut niveau sont en charge de ces domaines encaissent ou réagissent d'une façon qui prête à la confusion. Ils tentent plus de se défendre que d'expliquer, plus de plaider non coupable que de prouver que tout est sujet à succès, plus de se défendre personnellement que solidairement, collectivement, plus de parvenir à bénéficier de circonstances atténuantes qu'à l'énoncé d'un non lieu.
Le «rien ne va plus» est prononcé par ceux qui n'avaient pas lésiné sur le soutien apporté à la politique économique dans toutes ses dimensions. Sur tous les sujets, c'est la critique. La corruption, l'économie, l'évaluation du pays sur la scène internationale. Serait-il normal que le chef d'un parti allié prononce la sentence suivante : «Le président doit sanctionner les corrompus» ? Selon la perception générale, et pas seulement partisane, le champ politique oscille entre l'apparence d'une ouverture et la menace d'une totale fermeture, les frustrations d'une partie de la classe politique et également d'une partie de l'élite intellectuelle se sont assez accumulées pour se libérer à l'occasion de chaque évènement. C'est finalement en dehors du champ que se découvrent et s'échangent des idées, que se radicalisent les positions, que des experts s'expriment par voie de presse en présentant des visions assombries et que des partis politiques sont placés dans une situation où ils découvrent qu'ils ont accumulé trop de déficit et qu'à trop reculer, ils vont finir par sortir des écrans.


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