»C'était une décision difficile à prendre, vous vous en doutez bien», a expliqué Noël Le Graët à nos confrères de L'Equipe. «J'ai dit et je redis que j'ai de l'affection pour ce garçon. Mais l'intérêt général était de préserver l'équipe de France, le collectif. Pendant l'Euro, on se serait retrouvé dans la situation suivante : Benzema réussit ou Benzema ne réussit pas. Or, c'est un collectif qui réussira ou qui ne réussira pas. Le temps était venu de concentrer notre attention, celle du sélectionneur et des médias, sur les autres joueurs. Parce que ce sont eux qui joueront, parce qu'ils sont exemplaires, parce qu'ils le méritent.» Coup de tonnerre au-dessus du football français. La France s'est donc libérée de Karim Benzema. «Malheureusement pour moi et pour tous ceux qui m'ont toujours soutenu et supporté, je ne serai pas sélectionné pour notre Euro en France», a annoncé l'ancien lyonnais sur son compte Twitter juste avant le communiqué de la Fédération française de football. Une note bien cuisinée depuis les dernières déclarations du président de la FFF, du Premier ministre Manuel Valls, l'opinion publique en France, l'affaire du chantage à la sextuple contre Valbuena et bien entendu l'explosion des supporters sur les différents sondages. Pour ne pas être naïf, reconnaissant tout de même que la sentence n'a rien de surprenante, Graët le président de la FFF a préféré attendre ce jeudi avant de commenter la décision que tout le monde savait, en l'occurrence ne pas retenir Karim Benzema pour l'Euro-2016. Le reste n'est que du cinéma. Une liquidation aurait pu être bien avancée depuis, mais il manquait ces ingrédients qui justifieraient ou plutôt qui influeraient sur la décision de son retrait des Bleus par le sélectionneur Didier Deschamps. Sauf que chez un joueur il y a son jeu, son professionnalisme et ses capacités à sauver l'équipe. On n'a pas tenu compte de ces facteurs, Benzema n'aurait pas tout ça. Peut-être une racine qui fait de l'ombre aux autres. Et avec beaucoup de retard, il aurait enfin compris que sa place est ailleurs mais pas chez les Bleus. «A ses débuts, il avait même déclaré que son cœur appartient à l'Algérie, pays de ses parents et que le choix de la France est purement sportif. Des déclarations qui l'ont poursuivi et qui le poursuivent jusqu'à maintenant», fait remarquer à juste titre un confrère. Pour Didier Deschamps, Karim Benzema s'il venait à être récupéré, il risquerait de polluer le climat des Bleus et des Français. Dans son communiqué, la Fédération française reconnaît que «la performance sportive est un critère important mais pas exclusif pour décider de la sélection au sein de l'équipe de France de football», tout en précisant qu'il n'existe «aucun obstacle, sur le plan juridique, au fait qu'il soit sélectionné».