En Tunisie, la situation du tourisme est catastrophique. Un an après les attentats de Tunis et de Sousse, la moitié des visiteurs venus d'Europe ont déserté. Dans le sud, à Tozeur, la porte du désert, une zone jadis prisée par les vacanciers, la situation est encore plus critique. Les agences de voyages ne viennent plus. Mais le grand travail qu'a entamé l'Office national tunisien du tourisme (ONTT) depuis quelques semaines avec les tours-operators étrangers, commence à apporter ses fruits. Hier, 45 voyagistes russes ont débarqué ce dimanche dans la ville de Tozeur, où ils ont été chaleureusement accueillis par les autorités locales. Ils sont venus pour prospecter la région et son capital touristique. Ils ont fait le tour de la ville, de ses unités hôtelières, avant de se rendre aux oasis montagneuses de Tameghza et Chebika ; où se déroule actuellement un festival culturel. Selon leur appréciation, ces voyagistes vont décider l'envoi de milliers de touristes russes dans la zone. La débrouille au quotidien Chaque matin, la fanfare traditionnelle apporte une touche de gaité dans le quartier populaire de Tozeur, où vivent les petites mains du tourisme. La débrouille au quotidien, ils sont nombreux à avoir dû s'y résoudre. Des calèches vides continuent à emprunter par habitude la grande avenue des hôtels. Mais à l'exception de deux ou trois établissements plus prestigieux, tous ont mis la clé sous la porte. Les grandes étendues sableuses ne font plus rêver. Soumise aux coups de sirocco de ses deux grands voisins, l'Algérie et la Libye, Tozeur attend des vents plus favorables. Mais à l'exception de deux ou trois hôtels prestigieux, tous ont mis les clefs sous le paillasson. Il faut dire que les grandes étendues sableuses ne font plus rêver. Tozeur, la porte du désert, c'est le temps qui a fait la force de l'ancienne palmeraie. Les plus grandes sagas hollywoodiennes ont été tournées dans les années 90. Aujourd'hui, plus aucun touriste étranger ne tourne ici. Le sud tunisien est désormais classé zone rouge. Conséquence : les agences de voyages ont rayé cette destination de leur carte. Les seuls à arpenter aujourd'hui, se sont les tunisiens. Une présence appréciée, mais ces hommes du désert, ont le sentiment ne plus maîtriser leur destin. Soumise au sirocco de ses deux grands voisins, l'Algérie et la Libye, Tozeur attend des temps plus favorables. La banque centrale de Tunisie a déclaré le 31 mars que les revenus du tourisme, au cours des deux premiers mois de l'année, étaient en chute de 54% par rapport à la même période de 2015. Cette chute du tourisme, liée notamment aux attentats de 2015 au Bardo et à Sousse, frappe aussi d'autres pays du bassin méditerranéen comme l'Egypte, le Maroc ou la Turquie. Le tourisme est un bon indicateur des tensions géopolitiques. La Tunisie, qui a connu deux attentats sanglants en 2015 (Musée du Bardo et la plage de Sousse), en sait quelque chose. Alors que le tourisme représentait une part importante de son économie, ce secteur est aujourd'hui en panne quasi complète. Selon les chiffres officiels, la chute est brutale. Le tourisme en ce début 2016 est en recul de 54% par rapport à la même période de 2015. Lors de la saison 2009-2010, la Tunisie «attirait 900.000 touristes par an, se souvient le patron des tour-opérateurs français, René Marc Chikli. La saison dernière, ils n'étaient plus que 200.000.». Comme ces dernières années, les autorités tunisiennes miseront encore cette année sur les touristes algériens qui, il faut le dire, ont sauvé les trois dernières saisons touristiques.