La question pourrait prêter à sourire tellement elle paraît conspirationniste. C'est pourtant ce que se demande le plus sérieusement du monde l'influent Brookings Institute, l'un des principaux think tanks américains, Et force est de constater que, passé le premier haussement d'épaule incrédule, l'idée peut faire son chemin... Certains arguments sont indéniablement pertinents et susceptibles d'expliquer bien des incohérences. En substance, il y est dit que : -la montagne accouche d'une souris : Poutine a été accusé de bien pire dans la guerre de l'information menée par la MSN occidentale, notamment d'être à la tête d'une fortune de 100 milliards. Et voilà que l'ont parle maintenant de cinquante fois moins, appartenant peut-être à un ami... Bref, le maître du Kremlin peut dormir sur ses deux oreilles, coupant même l'herbe sous le pied à toute accusation future. -les « dommages collatéraux » sont importants pour le camp occidental : Cameron, Poroshenko, la maison des Seoud, l'Argentin Macri etc. Ces exemples (et il y en a d'autres) sont représentatifs du terrain où se déroule le Grand jeu entre Washington et Moscou : Europe et Ukraine - Moyen-Orient - Amérique latine et BRICS. -les Etats-Unis endossent le mauvais rôle, l'absence de tout Américain dans la liste ainsi que l'implication de Soros et de l'USAid jetant immédiatement un doute sur l'affaire. Surtout, cette absence peut cacher quelque chose de beaucoup plus grand : un chantage envers les décideurs politiques et économiques occidentaux qui ne sont pas (encore) mentionnés. Si - et c'est un grand « si » - cette thèse se révèle être la bonne, nous venons d'assister à l'un des plus grands coups de bluff de l'histoire moderne, l'un des plus brillants coups d'échec de ces dernières décennies. Aux lecteurs donc de juger... Et maintenant, place aux extraits de ce papier du Brookings Institute qui fera date : « Les Panama Papers - quelqu'un d'autre est-il frappé par l'aspect louche de l'affaire ? Cela ressemble à un mauvais film d'espionnage.(...)La plupart des reportages placent le président russe Vladimir Poutine en tête d'affiche mais cela pourrait en réalité cacher quelque chose de bien plus profond et tordu. Malgré les titres, il n'y a aucune preuve de l'implication de Poutine - ni dans une société concernée par les révélations et encore moins dans une activité criminelle, de vol ou d'évasion fiscale. Ce sont des documents qui montrent que certains de ses « amis » auraient transféré « jusqu'à deux milliards de dollars » dans des sociétés-écran panaméennes. Mais rien dans les Panama Papers ne révèle quelque chose de nouveau sur Poutine. Et, en réalité, c'est bien moins que ce qui a été dit depuis longtemps. Depuis des années existent des suspicions sur son énorme fortune personnelle, que l'on a d'abord prétendu être de 20 Mds, puis 40, 70 et même 100 Mds... Et maintenant, tout ce que l'on trouve sont deux malheureux milliards appartenant «peut-être» à un ami. (...) (A suivre)