Une exposition picturale collective intitulée alliant la peinture, le graphisme, la calligraphie et la photographie, a été inaugurée lundi à l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau). Organisée par le collectif d'étudiants de l'Epau «Charrette club», l'exposition vise à créer une dynamique artistique dans l'enceinte de l'université et à confronter le regard et l'imaginaire de l'architecte à l'univers de l'artiste. Revisitant des portraits de personnalités historiques ou artistiques, comme les six dirigeants historiques du FLN ou les figures de la chanson algérienne tel que El Hachemi Guerouabi ou Cheb Hasni, en icônes du «Pop Art», le graphiste «El Moustache» expose une vingtaine d'oeuvres atypiques dans l'enceinte même de l'Epau. Adepte du graphisme et du dessin numérique, «El Moustache» diffuse, depuis quelques années, sur les réseaux sociaux, des portraits d'hommes de culture disparus, une initiative qui a rencontré un grand succès sur la Toile à l'image des portraits retravaillés du poète et chanteur Matoub Lounes, du dramaturge Abdelkader Alloula ou encore du journaliste et écrivain Tahar Djaout. La peinture est également présente par les aquarelles de l'artiste peintre Majda Benchâabane et le travail de Kamelia Otmani, étudiante à l'Epau, qui s'est illustrée par deux oeuvres réalisées sur feuilles d'aluminium gravées. Architecte et photographe autodidacte, Islem Haouati, connu sur la toile sous le nom de «Moul Zenqa» met en avant dans une collection grand tirage les spécifiés architecturales des abattoirs d'Alger que le même collectif d'étudiants de l'Epau s'était proposé de réhabiliter en 2015. Avec un regard d'architecte, l'objectif du photographe se limite à un jeu de lumière pour mettre en évidence les structures de cette bâtisse dans une série de photos qui se focalise sur les charpentes métalliques et la vocation industriel des abattoirs, lieux emblématiques d'un des plus vieux quartiers d'Alger. Les immeubles en cours démolition dans la capitale, laissant apparaître les matériaux et les fondations des bâtisses, ont également inspiré ce photographe qui donne également libre cours à son objectif dans les rues d'Alger où la joie de vivre des enfants se mêlent à la détresse humaine des sans domicile fixe. Parallèlement à cette exposition, ouverte au public, qui se poursuivra jusqu'au 21 avril, le collectif «Charrette club» prévoit d'organiser des atelier de dessin architectural, de photographie et de peinture, une initiation à la calligraphie et à la réalisation de fresques urbaines assurée par l'artiste urbain et calligraphe, «Lmnt», en plus des projections de films et concerts de musique châabi.