Le représentant du Front Polisario en Europe, M. Mohamed Sidati, a affirmé mardi que le “réalisme” préconisé par le Conseil de sécurité de l'Onu à propos du Sahara occidental est d'”accepter la voie démocratique des urnes”. “Le réalisme c'est accepter la voie démocratique des urnes. C'est la voie de l'autodétermination qui est la voie réaliste”, a déclaré M. Sidati sur les ondes de Radio France internationale (RFI) et dont les propos ont été rapportés par l'agence de presse sahraouie SPS. “Vouloir approuver une vision comme l'autonomie, c'est manquer de réalisme”, a-t-il souligné. La question du Sahara occidental est une question de “décolonisation qui relève de la responsabilité entière et intégrale des Nations unies”, a-t-il rappelé, appelant l'Onu à “agir pour que les droits humains des Sahraouis dans les territoires occupés puissent être protégés”. M. Sidati a estimé que la résolution 1813 adopté par le Conseil de sécurité le 30 avril dernier est “en elle-même positive, puisqu'elle réaffirme la pertinence des résolutions précédentes 1754 et 1783, qui ont défini le cadre et la finalité de la négociation entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui”. Le Maroc et le Front Polisario ont entamé en juin dernier des négociations directes sous l'égide de l'Onu et à l'appel du Conseil de sécurité, dans le but de parvenir à une solution politique du conflit du Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination de son peuple. Quatre rounds de négociations ont eu lieu entre les deux parties en conflit, à Manhasset, près de New York, sans aboutir à une avancée réelle. Le diplomate sahraoui, en réaction au vote de la dernière résolution, a estimé que “le Conseil de sécurité avait rejeté les manœuvres visant à dévoyer le processus de décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique”. Il a indiqué que “le processus de négociations entamé, devait maintenant être poursuivi jusqu'au bout”, estimant que les pourparlers “ont toujours été le moyen approprié pour venir à bout des difficultés”. M. Sidati a appelé les pays “amis du Maroc”, la France en particulier, à “faire en sorte que Rabat accepte une solution basée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”. Il a dit “ne pas comprendre l'attitude de la France qui s'aligne sur les thèses de l'occupation (marocaine)”, ajoutant que c'est là une “attitude préjudiciable qui ne sert pas un membre du Conseil de sécurité qui s'apprête à présider l'Union européenne et à organiser une conférence sur la Méditerranée, qui a pour objectif la coopération et la paix”. R. I/Agences