Les pourparlers de paix au Yémen reprendront la semaine prochaine. Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, « applaudit » la décision du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, des rebelles houthis et du Congrès général du peuple (partisans de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh) « d'assister aux discussions » de « manière constructive » et « en toute bonne foi » et à « reconnaître la nécessité de mettre rapidement fin à la violence qui a entraîné des souffrances intolérables pour le peuple yéménite ». Ces pourparlers de paix, pour lesquels une date et un lieu, probablement la capitale omanaise, seront annoncés dans les prochains jours, visent à créer, selon les Nations unis, un cadre pour un accord sur les mécanismes de mise en œuvre de la résolution 2216 du Conseil de sécurité, un cessez-le-feu et la reprise d'une transition politique pacifique conformément à l'initiative et au mécanisme de mise en œuvre du Conseil de coopération du Golfe et des résultats de la conférence de dialogue national. Ismail Ould Cheikh Ahmed qui s'est adressé jeudi après-midi par vidéoconférence depuis Ryad aux ambassadeurs du Conseil de sécurité qui tenaient des consultations à huis clos, se dit très reconnaissant de l'appui des Etats de la région et de la communauté internationale et de leurs efforts pour aider les Yéménites à trouver un moyen de sortir du conflit actuel. Dans le communiqué publié au terme d'une réunion à Riyad de sa commission politique, le gouvernement de Khaled Bahah a souligné s'en tenir à une application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité prévoyant le retrait des rebelles chiites et de leurs alliés, les militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, des villes et territoires qu'ils ont conquis depuis l'an dernier. Les participants à la réunion, dont les conseillers politiques du président Hadi, « ont approuvé la participation aux consultations destinées à appliquer la résolution 2216 », précise le communiqué. Ils demandent au médiateur onusien d' d'« œuvrer pour obtenir un engagement public et clair des Houthis et de Saleh à mettre en œuvre, sans conditions, la résolution 2216 », ajoute le texte. Les Houthis n'ont pas confirmé publiquement leur participation à ces négociations. Les derniers pourparlers de paix en juin à Genève s'étaient soldés par un échec. Depuis le 26 mars, la coalition menée par l'Arabie saoudite qui soutient le président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a intensifié sa campagne militaire contre les Houthis, aggravant une situation humanitaire catastrophique. Selon l'ONU, ce conflit a fait près de 4.500 morts déjà. Toujours selon l'ONU, 21 millions de personnes ont besoin d'aide ou de protection et 1,3 million de Yéménites ont été déplacés. Hier matin, de fortes explosions ont secoué le quartier Al-Hassaba, dans le nord de la capitale Sanaâ, où un dépôt d'armes a été visé par deux raids aériens menés par la coalition. Les rebelles ont tiré quant à eux des roquettes sur un marché de la ville de Marib, à l'est de Sanaâ. Vingt civils ont été tués et des dizaines d'autres auraient été blessés.