En avril, il confiait aux journalistes «je suis content de tout, pas seulement du résultat. Ça a été difficile au début mais c'est normal, ce n'est jamais facile au Camp Nou. Je suis fier de mes joueurs. J'ai aimé tout ce que mes joueurs ont fait, offensivement, défensivement, face à une grande équipe et d'excellents joueurs. Quand je vois mon équipe unie comme ça, chacun luttant pour ses partenaires, pour un entraîneur c'est le top.» Aujourd'hui, la France entière et l'Espagne en particulier, saluent ce chef d'orchestre qui fait du Real de Madrid ce mercredi 4 mai 2016 «le champion» avant la lettre de la Ligue des champions. TV5 titrait dans son édition : «Trajectoire météorique pour Zinédine Zidane». La preuve est visible : quatre mois seulement après sa prise de fonction sur le banc de l'équipe première du Real Madrid, «Zizou» réussit à faire écrire l'une de ses plus belles pages de son histoire au club merengue à quelques jours de la 14e finale. Buteur décisif avec une volée légendaire pour décrocher la «Novena» (9e titre) en 2002, entraîneur adjoint pour la «Decima» (10e) en 2014, Zidane va désormais conduire les «Galactiques»à la conquête de la «Undecima» (11e trophée). L'ancien n°10 des Bleus implose ce cercle très fermé des entraîneurs français à atteindre ce stade de la compétition. Il fait voler en éclat le cadenas qui bloquait les entrées à d'autres entraîneurs. Zidane, à pas de loup, sûr de lui, s'est imposé dans ce camp ferme et ce juste après Arsène Wenger en 2006 avec Arsenal et Didier Deschamps en 2004 avec Monaco, notamment. Tenu en échec (0-0) à l'Etihad Stadium au match aller, le Real s'est emparé du contrôle du ballon dès le début de la rencontre pour faire la décision le plus tôt possible. Sur la chaîne ITELE, comme si un pays voudrait lui volait sa nationalité, les experts répétaient qu'il est de nationalité française, «il est né en France et pas ailleurs ! Il parle encore français.» Oubliant l'autre débat qui ne servirait absolument à rien. Mais s'il serait bon de rappeler qu'il est de Aguemoune Ath Slimane, village de ses origines situé dans la wilaya de Béjaïa en Algérie (sur la côte méditerranéenne en Kabylie) Badreddine un parent confiait, «c'est quelque chose de magnifique d'avoir son cousin à la tête d'un grand club européen. C'est une première pour l'Algérie et le Real n'a jamais eu d'entraîneur français non plus. C'est un honneur.» Il est le premier technicien, depuis Arsène Wenger en 2006, à atteindre la finale de la C1. Zinédine Zidane pilote son équipe vers la plus belle destination, qui a pour nom la «finale». Mais quelle finale !? Celle de la Ligue des champions. «Cet accomplissement est d'autant plus remarquable que peu de techniciens français en ont fait autant.» Ce qui démontre que l'Espagne, qui sera en fête, est celle qui a le plus beau football d'Europe. Zidane ne peut que confirmer ce constat en remportant ce mercredi ce sacre examen, un examen qui nous fait rappeler «le 28 mai à Milan, contre l'Atlético de Madrid, là où il fait mieux Albert Batteux (Reims, 1956 et 1959), Robert Herbin (Saint-Etienne, 1976), Didier Deschamps (Monaco, 2004) et, donc, Arsène Wenger (Arsenal, 2006).» Zidane écrit sa propre histoire, sans qu'il ne se rende compte : «Dix ans après la dernière apparition d'un technicien français en finale en C1, Zinédine Zidane entre également dans une caste très fermée puisque le champion du monde 1998 n'est que le 5e entraîneur né français à atteindre ce stade de la compétition (ndlr : Helenio Herrera est né argentin). Il succède à Arsène Wenger (Arsenal, 2006), Didier Deschamps (Monaco, 2004), Robert Herbin (Saint-Etienne, 1976) et Albert Batteux (Reims, 1956 et 1959). Le 28 mai, ZZ tentera de décrocher la lune. Ce qu'aucun entraîneur français n'a réussi.» C'est ce que confie un confrère de la presse étrangère. Ce n'est fini. Zidane est partout. Il fait la «Une» de la presse mondiale. Il ne devient pas vedette aujourd'hui, il est une vedette tranquille. Un homme qui par son comportement, sa manière de voir les choses, construit le football, le football que réclame les professionnels. Si Zinédine Zidane soulève la coupe aux grandes oreilles, il entrera aussi dans une autre dimension. Celle des vainqueurs de la C1 en short et en costume. C'est simple, à cette heure, il n'y en a que sept. Et pas n'importe qui. Jugez-vous même... «Muñoz (joueur : 1956, 1957, 1958 / entraîneur : 1960 et 1966 avec le Real Madrid), Trapattoni (joueur : 1963, 1969 avec Milan / entraîneur : 1985 avec la Juventus), Cruyff (joueur : 1971, 1972, 1973 avec l'Ajax / entraîneur : 1992 avec Barcelone), Ancelotti (joueur : 1989, 1990 / entraîneur : 2003, 2007 avec Milan, 2014 avec le Real), Rijkaard (joueur : 1989, 1990 avec Milan, 1995 avec l'Ajax / entraîneur : 2006 avec Barcelone), Guardiola (joueur : 1992 / entraîneur : 2009 et 2011 avec Barcelone).» La finale n'est pas loin, les supporters algériens seront au rendez-vous.