Le wali de Tizi Ouzou a insisté, avant-hier jeudi, sur la nécessité d'utiliser, à bon escient, les richesses nationales et de diversifier l'économie pour faire face à la chute des prix des hydrocarbures. «Nous devons mettre à contribution tous les secteurs dont les potentialités sont peu ou pas exploitées, telle l'agriculture», a indiqué Brahim Merad. S'exprimant à l'ouverture du 1er salon régional pour la promotion de l'investissement agricole au CLS (Centre de loisirs scientifiques) de Tizi Ouzou, le premier magistrat de la wilaya a rappelé que les pouvoirs publics se sont «déjà attachés» à mettre en valeur et à «intégrer » dans l'œuvre du développement, les richesses agricoles du pays. Le wali a cité l'inscription dans le programme quinquennal 2015-2019, d'une série d'actions dont la visée, a-t-il fait observer, est la sécurité alimentaire durable du pays qui passe, a-t-il relevé, nécessairement par la substitution des importations qui grèvent le budget national. La substitution des importations, a tenu, à rappeler Brahim Merad, ne représente, évidemment, dans la démarche des pouvoirs publics, qu'une première étape, faisant cas de l'accélération de la dynamique agricole jusqu'à, a-t-il dit, dégager des excédents de production à exporter en vue de diversifier l'économie nationale et de se préparer à l'après-pétrole. «Des efforts soutenus seront déployés pour la mise en valeur en irrigué de près d'un million d'hectares à l'horizon 2019», a révélé le wali. Le programme quinquennal en cours, a encore poursuivi M. Merad, complète et consolide toutes les mesures décidées et les réalisations obtenues durant les quinze dernières années où des investissements substantiels ont été consentis à la promotion de l'agriculture qui représente, en fait, la vocation première de l'Algérie, cet immense territoire qui possède des espaces diversifiés permettant des cultures multiples pendant les quatre saisons. «Le développement de l'agriculture repose fondamentalement sur l'investissement, tout particulièrement dans le secteur privé avec ses agriculteurs, ses éleveurs, ses pêcheurs, ses opérateurs économiques et ses industriels dans l'agro-alimentaire», a-t-il rappelé encore. Le premier magistrat de la wilaya a, à cet effet, mis en avant les facilitations d'accès au foncier agricole et la mise en place d'un dispositif de création d'exploitations agricoles et d'élevage au bénéfice aussi bien des grands investisseurs que de petits agriculteurs. «Ces procédures offrant des chances égales à tous ceux qui se destinent à participer au développement de notre agriculture et des formules de soutien ont été conçues pour accompagner efficacement les producteurs et les investisseurs», a-t-il fait observer. Si, auparavant, la céréaliculture et l'arboriculture occupaient une position prépondérante dans les programmes nationaux, désormais, la pêche, l'aquaculture et la valorisation des produits forestiers bénéficient d'un intérêt particulier de la part des pouvoirs publics, a encore révélé le wali. «L'Algérie est déterminée à prendre en main son développement pour le bien de ses populations et à mettre à la disposition de toutes les bonnes volontés les moyens qu'il leur faudra pour participer à l'édification nationale». Pour sa part, le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), présent à la cérémonie d'ouverture de ce 1er Salon de l'agriculture, a suggéré la mise en place de ce qu'il a qualifié de politique de stratégie nationale pour le développement du secteur de l'agriculture, considéré, a-t-il fait observer, comme étant, de par le monde, névralgique et stratégique. «Sans une stratégie nationale, les agriculteurs ne peuvent ni s'engager dans l'investissement ni faire face à la concurrence déloyale du libre-échange», a indiqué Mohamed Klalèche. Evoquant ce salon dédié à la promotion de l'investissement agricole, le P/APW a estimé que cet évènement vise à sensibiliser les agriculteurs et les opérateurs économiques sur les opportunités économiques que recèle ce secteur ainsi que certains avantages qui demeurent, a-t-il déploré, très peu vulgarisés. «C'est une occasion d'enclencher des réflexions inclusives et pratiques susceptibles de produire un diagnostic pertinent et un mode opératoire efficace capable de relancer la croissance agricole dans notre wilaya». Le P/APW n'a pas omis de relever les multiples contraintes et problèmes qui, a-t-il dit, n'encouragent guère les agriculteurs et les éleveurs à poursuivre leur noble mission. «La superficie agricole utile de la wilaya demeure sous exploitée et très peu productive alors que l'irrigation ne concerne que 8 000 ha, soit, environ 10% seulement de la superficie agricole utile en plus des milliers d'hectares inexploités», a-t-il dit encore, recommandant un assainissement de la situation qui doit constituer une préoccupation des pouvoirs publics.