Il faut le voir pour le croire, les statistiques indiquent que l'Algérie importe près de 48 000 tonnes/an de viandes rouges, notamment bovines, un pays, pourtant, qui ne manque de rien pour développer ce produit et qui se retrouve finalement parmi les plus grands importateurs. Que manque-t-il à la production locale pour en arriver à un montant absurde d'importation des viandes rouges ? Il est à signaler l'absence de qualité, et la modernisation de ce secteur de production. Cependant, en vue de pallier ce problème, les pouvoirs publics et les professionnels de la filière viandes rouges ont convenu ensemble d'un nouveau dispositif en vue d'assurer l'autosuffisance du pays en ce produit alimentaire et d'en réduire les importations, selon le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, cité par l'APS. Plusieurs rencontres entre ministère et les professionnels de cette filière ont porté sur la modernisation et la relance de la production des viandes rouges, afin de réduire les importations et de développer les capacités d'approvisionnement du marché national à partir de la production locale. Avec cet objectif, les autorités veulent arriver à zéro importation d'ici 2013. Actuellement, la production nationale de viandes rouges tourne autour des 500 000 tonnes/an toutes espèces confondues (bovine, ovine, caprine et camelin), dont 155 000 tonnes de viande bovine en 2015, soit 31% de la globalité. Le cheptel bovin est estimé à 2,1 millions de têtes dont 1 million de vaches laitières, tandis que celui de l'ovin compte 25 millions de têtes. Enfin, pour renforcer les capacités de production, les professionnels et les pouvoirs publics se sont mis d'accord sur plusieurs mesures d'accompagnement sur les court et moyen termes. Ces mesures se présentent en la mise en œuvre des investissements des opérateurs activant dans ce créneau pour la création d'exploitations intégrées d'élevage, c'est-à-dire incluant la production fourragère et l'aliment de bétail. Dans ce sillage, les pouvoirs publics s'engagent, quant à eux, à attribuer des concessions dans le cadre de la mise en valeur des terres au niveau des Hauts-Plateaux et du Sud pour créer des centres d'élevage et d'engraissement. Les importateurs appelés à s'associer à ce dispositif pour réduire les importations, sont en plus exhortés à investir dans les centres d'engraissement. Par ailleurs, afin d'approvisionner le marché local en quantités suffisantes et avec la qualité requise et à des prix raisonnables, le ministère de l'Agriculture a instruit l'Entreprise publique de production et commercialisation de viandes rouges (Algériennes des viandes rouges, Alviar) à conclure des partenariats avec les éleveurs. Cette mesure a pour finalité de permettre aux éleveurs d'écouler une partie de leur cheptel dans trois complexes d'abattage de cette société publique. Ces trois abattoirs sont basés à Hassi Bahbah dans wilaya de Djelfa, Bougtouf à El-Bayadh, et Aïn M'lila dans la wilaya d'Oum ElBouaghi. Ce dernier n'est pas encore opérationnel. Ces abattoirs ont une capacité de production totale de 40 800 tonnes, soit 1,5 million têtes d'ovins et 60 000 têtes de bovins annuellement. Quant à celui de Hassi Bahbah, opérationnel depuis 2015, il peut traiter 600 000 ovins et 24 000 bovins/an.