Ce ne sont peut-être pas des disponibilités pour des études qui manquent, mais ce sont les données qui manquent. Celles-ci alors sont abordées sous l'angle des incertitudes et, fatalement, les analyses en subissent le contre-coup. Les conditions sont-elles réunies pour que nous disposions d'assez de données qui puissent nous permettre de réduire la marge d'incertitudes dans nos analyses nationales ? En disposons-nous des données dont disposent les étrangers quand ils portent des appréciations, voire même des jugements, sur la situation de notre pays, même dans la politique extérieure ? Les magistrats nationaux, nous auraient-ils appris qu'ils étaient saisis ou s'étaient auto-saisis des dossiers Sonatrach avant ou après que les magistrats étrangers en aient informé la presse algérienne par la presse étrangère ? Donnée juste ou fausse ? Comment le savoir ? En absence d'information, nos analystes réduisent la portée et l'étendue de leurs analystes. Disons-le franchement. Sans complaisance aucune, sans que ne s'en suivent fatalement des «mea culpa» du genre «voilà les raisons pour lesquelles je me suis trompé dans mes analyses». C'est une voie courageuse que rares sont ceux qui l'avaient empruntées. Nombre d'analyses prévoyaient qu'à l'issue de l'expiration du délai accordé à la validité de la concorde civile (six mois), il n'y aurait plus que la politique du «sif el hadjadj» qui serait développée à l'encontre de ceux qui refuseraient de rejoindre cette démarche pour abandonner la pratique de la violence. Et pourtant, ce ne fut pas le cas. La date butoir avait sauté, et la concorde était devenue permanente jusqu'à la promulgation du stade supérieur qu'est la réconciliation nationale. Pour nombre d'analystes, ou plutôt pour nombre d'analyses, il n'y a pas introduction d'éléments de rupture dans les projections. Il ne s'agit pas d'une réflexion «rupture». Le futur, par exemple, ne pourrait être qu'une reconduction du passé. En plus, sans condition. Tout se passe comme si nous avions pour la plupart l'habitude de croire que les évolutions politiques se feraient toujours selon un processus linéaire. Les forces de sécurité devaient toujours être disponibles pour réprimer les opposants, le pouvoir en fournissant les opportunités (les contraintes ?) par l'interdiction des marches à Alger.