Ce ne sont peut-être pas des disponibilités pour des études qui manquent, mais ce sont les données qui manquent. Celles-ci alors sont abordées sous l'angle des incertitudes et, fatalement, les analyses en subissent le contrecoup. Les conditions sont-elles réunies pour que nous disposions d'assez de données qui puissent nous permettre de réduire la marge d'incertitudes dans nos analyses nationales ? Disposons-nous des données dont disposent les étrangers quand ils portent des appréciations, voire des jugements, sur la situation interne de notre pays et même dans la politique extérieure ? Les magistrats nationaux nous auraient-ils appris qu'ils étaient saisis ou s'étaient autosaisis des dossiers Sonatrach avant ou après que les magistrats étrangers en ont informé la presse algérienne par le biais de la presse italienne ? Pour ce qui concerne le niveau politique à incriminer, d'aucuns se posent la question de savoir pourquoi le passeport n'a pas été retiré à tous ceux qui font l'objet de présomption de culpabilité pour ne pas risquer de ne pas les voir revenir. De toute façon, «il» peut être convoqué comme simple témoin, même s'il assume avoir «trafiqué». En l'absence d'information, nos analystes réduisent la portée et l'étendue de leurs analyses. Délibérée comme attitude que celle qui consiste à ne rien dire qui ne soit pas encore validé ? L'analyse non sollicitée est-elle acceptée ou alors permet-elle réellement d'éclairer tous les acteurs de tout bord ? Disons-le franchement. Sans complaisance aucune, sans que ne s'en suivent fatalement des mea culpa du genre «voici les raisons pour lesquelles je me suis trompé dans mes analyses». Non pas qu'il n'y ait pas de données, mais celles-ci sont diffusées sur l'air de la confidence non pas pour éclairer, mais pour créer encore d'autres clivages par l'exacerbation de nouvelles contradictions en supplément à celles existant.