Les Iraniens n'iront pas en pèlerinage à La Mecque, a déclaré hier le ministre iranien de la culture faisant état d'«entraves» de la part de l'Arabie saoudite. «Après deux séries de négociations sans résultats à cause des entraves des Saoudiens, les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hadj», a déclaré le ministre Ali Janati. Une délégation iranienne s'est rendue la semaine dernière en Arabie saoudite pour tenter de trouver un accord sur le pèlerinage des fidèles iraniens à La Mecque. Mais elle a quitté vendredi l'Arabie saoudite faute d'accord. «Le ministère saoudien du hadj et ses responsables n'avaient pas l'autorité nécessaire pour prendre des décisions», avait alors déclaré Saïd Ohadi, président de l'Organisation iranienne du hadj. Il avait ajouté que les Saoudiens n'avaient pas accepté les conditions de l'Iran. Le ministère saoudien du hadj avait quant à lui tenu la partie iranienne responsable. Bousculade meurtrière Ces discussions étaient la deuxième tentative des deux grandes puissances rivales du Moyen-Orient pour fixer les conditions de l'organisation du pèlerinage cette année, une gigantesque bousculade ayant fait 2 300 morts dont 464 Iraniens lors du dernier hadj de septembre 2015. Les premiers pourparlers en avril en Arabie saoudite n'avaient pas non plus donné de résultat, dans un climat particulièrement tendu depuis la rupture des relations diplomatiques en janvier entre les deux pays. Riyad avait proposé que les Iraniens puissent obtenir des visas électroniques imprimables, toutes les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran étant fermées. Ce que Téhéran avait alors accepté. Rupture des relations diplomatiques en janvier Mais au début du mois, l'Iran a reproché à l'Arabie saoudite de ne pas avoir prévu d'arrangements satisfaisants pour que les fidèles iraniens puissent se rendre au grand pèlerinage annuel qui se tiendra à la fin de l'été, accusant Riyad de «sabotage». Riyad a rompu ses liens diplomatiques avec Téhéran après que des manifestants iraniens eurent endommagé des missions diplomatiques saoudiennes, dont l'ambassade à Téhéran, pour protester contre l'exécution par le régime saoudien d'un opposant et dignitaire religieux chiite.