,Jugé depuis l'automne dernier par une cour spéciale à Dakar, l'ancien président était poursuivi pour «crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de torture» lorsqu'il était au pouvoir au Tchad entre 1982 et 1990. L'ancien dictateur est responsable des horreurs commises sous son règne. Le tribunal spécial africain qui juge l'ex-président tchadien Hissène Habré à Dakar pour crimes contre l'humanité a rendu son verdict, ce lundi, au terme d'un procès inédit. L'ancien tyran poursuivi pour «crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de torture», Hissène Habré, a dirigé le Tchad pendant huit ans (1982 -1990) avant d'être renversé par un de ses anciens collaborateurs, l'actuel président Idriss Déby Itno, et de se réfugier au Sénégal en décembre 1990. 40 000 morts Une commission d'enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous Hissène Habré à quelque 40 000 morts. Des milliers de Tchadiens accusés d'être des opposants ont par ailleurs été torturés et détenus dans des conditions atroces dans les prisons tchadiennes. L'ancien président a, par ailleurs, reconnu coupable de viols par la cour des Chambres africaines extraordinaires. Arrêté le 30 juin 2013, il était jugé depuis le 20 juillet 2015 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), mises en place en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA). Hissène Habré, qui récusait ce tribunal, a refusé de s'exprimer ou de se défendre au cours de ce procès. Hissène Habré, un bourreau soutenu par la France et les Etats-Unis Le procès de l'ancien dirigeant tchadien Hissène Habré vient de démarrer à Dakar, ce lundi, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, torture et crimes de guerre. Retour sur le parcours de ce bourreau, soutenu par Paris et Washington. Les régimes dictatoriaux ont leurs haut-lieux. En Argentine, l'Ecole de mécanique de la marine est devenue le symbole des tortures de la dictature. Au Tchad, c'était la «Piscine». Cette prison, installée dans une ancienne piscine destinée aux familles de militaires français à l'époque coloniale, symbolise la terreur de l'ère Habré. Une chape de béton avait été coulée au-dessus du bassin divisé en minuscules cellules où croupissaient des dizaines de prisonniers, sous une chaleur insupportable pendant l'été. La piscine ne fut pourtant que l'une des prisons de la DDS, la Direction de la documentation et de la sécurité, la police politique d'Hissène Habré. «La mortalité dans les prisons de la DDS (...) fut substantiellement plus élevée que celles des pires contextes du XXe siècle de prisonniers de guerre», n'hésite pas à écrire l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié en 2013. Un dictateur formé en France Au total, les exactions commise sous le régime de l'ancien dictateur tchadien auraient fait quelque 40 000 morts entre 1982 et 1990. Un sinistre bilan qui vaut à ce dernier d'être jugé à partir de ce lundi, à Dakar, au Sénégal, pour «crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture». De quoi également justifier une justice d'exception, les Chambres africaines extraordinaires, un tribunal spécial créé par l'Union africaine.