Cette rencontre annuelle sera un tournant décisif pour la politique économique du pays, où sera présenté le nouveau modèle économique (2016-2019) comme l'avait confirmait, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de ces dernières sorties médiatiques. En conséquence de la chute des prix du pétrole, le gouvernement est sur la brèche pour développer une économie hors hydrocarbures. Face au défi de rouler le moteur des différents secteurs tels que l'industrie, l'agriculture, afin de diversifier l'économie nationale, gouvernement, patronat et syndicats se doivent d'être en parfaite symbiose pour trouver le mécanisme adéquat pour la croissance économique hors hydrocarbures. A J-4 de la tripartite, plusieurs dossiers qui seront traités sont déjà dévoilés, dont le nouveau modèle économique. Depuis Tizi Ouzou, Abdelmalek Sellal a annoncé que des mesures, visant une restructuration de l'économie nationale, seront débattues à l'occasion de la prochaine tripartite afin d'aller vers une politique de croissance. Pour le Premier ministre, «cela constitue la seule solution pour nous», face à la crise pétrolière. S'agissant de la seule plateforme qui permet de regrouper les importants acteurs de l'économie nationale, les syndicats et les organisations patronales seront présents, à leur tour, pour présenter leurs différentes propositions autour du thème principal de cette table ronde. Du côté du patronat, le Forum des chefs d'entreprise par la voie de son président, Ali Haddad, indique qu'il a présenté son plaidoyer au gouvernement sur l'élaboration du nouveau modèle économique. Le patron des patrons a confirmé que «certains points ont été pris en considération». Sur la nature de ce plaidoyer, Ali Haddad explique que parmi les axes importants qui le définissent, il s'agit d'une «stratégie pour développer l'exportation du produit algérien, ainsi que la valorisation de l'entreprise algérienne». Quant à la vice-présidente du FCE, Nacéra Haddad, qui s'est exprimée sur les ondes de la Radio chaîne lll, à propos de la tripartite, elle considère que c'est «une opportunité de discuter des options économiques du gouvernement». La même responsable espère que ce modèle économique prendra en compte les énormes potentialités que recèle l'Algérie en ressources naturelles et en intelligence qui attendent encore d'être judicieusement exploitées. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, affirme que son organisation va y propoer la création d'une nouvelle structure adaptée à la nouvelle politique économique projetée par le gouvernement. Selon lui, les pouvoirs publics «n'ont plus à s'insérer dans la sphère économique se contentant, désormais, de jouer leur rôle de régulateur». Dans ce sens, il explique qu'ils devraient laisser l'entreprise s'impliquer tout naturellement dans son rôle de productrice de biens. Par ailleurs, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmajid Sidi Saïd, voit en cette tripartite «un signe de solidarité dans la conjoncture économique actuelle». Le patron de l'un des plus anciens syndicats dans le pays définit cette réunion socio-économique comme une plateforme pour trouver les solutions adéquates afin de permettre au pays de traverser cette période délicate. Quant à l'expert économique, Abderrahmane Mebtoul, celui-ci avertit, si le gouvernement veut traverser la crise actuelle, il doit éviter quelques périls. L'expert pésente ces derniers en quatre points importants. Le premier concerne le dialogue social, selon lui «il est souhaitable de convier d'autres organisations syndicales». A ce sujet, il explique que la composante est la même depuis plus deux décennies «alors que l'environnement social algérien a profondément changé». Pour le second point, le professeur Mebtoul l'explique en la nécessité pour que le gouvernement se démarque d'une vision culturelle largement dépassée des années 1970, tant sur le plan politique, économique qu'en matière diplomatique. Le troisième point est d'éviter que la tripartite soit un lieu de redistribution de la rente en fonction d'intérêts étroits. Le quatrième et dernier point, l'expert le présente en déconseillant de relancer l'activité économique par décret ou par des lois d'investissement sans objectifs stratégiques et une nette volonté politique ou par le volontarisme étatique, vision de la mentalité bureaucratique rentière.