Le président du Conseil national consultatif de la petite et moyenne entreprise (CNC-PME), Zaïm Bensaci, est constant dans son combat contre la bureaucratie qu'il considère comme le principal obstacle aux efforts visant à donner corps à la relance économique. Il faut, estime-t-il, combattre plus efficacement l'hydre bureaucratique, responsable du gel de nombre de projets d'investissement. Pour cela, il est nécessaire de passer par le changement des structures mentales ayant cours au sein de l'administration. Zaïm Bensaci se félicite, à cet effet, de la promesse du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, formulée lors de la dernière tripartite, d'en finir avec la bureaucratie qualifiée de chayatine (diabolique), et c'est une très bonne chose, selon lui. Maintenant, il faut en terminer au niveau du foncier et de toutes les autorisations que délivrent ces administrations, et pour cela, ajoute-t-il, il faut l'implication directe de l'Etat dans son rôle de régulateur. Autrement dit, explique-t-il, donner plus de prérogatives pour les walis parce que, dit-il, il y a des directions de l'exécutif qui échappe totalement aux walis. Il faudrait arriver à une véritable décentralisation, souligne-t-il, et que le wali puisse prendre des mesures effectives dans tous les domaines et dans tous les secteurs d'activités et administrations notamment. Il est satisfait que le nouveau code des investissements mette de côté l'Andi. Il faut en finir avec les entraves rencontrées par des agents économiques potentiels, que ce soit pour le foncier, l'accès aux crédits et autres, insiste-t-il, et pour cela, l'Etat doit intervenir et il faudrait aussi que tout le monde s'y mette pour aller de l'avant, sinon ce serait une véritable catastrophe. Il faut changer les mentalités et changer de logiciels au niveau des administrations. Il se dit étonné que des fonctionnaires pris en flagrant délit de blocage de projets, ne soient pas sanctionnés. Il appelle à sanctionner, à ce moment-là, pense-t-il, pas mal de choses seront réglées. Il faut également, fait-il remarquer, revenir aux territoires, c'est-à-dire les wilayas. Une telle décentralisation, explique-t-il, pourrait être largement facilitée par l'établissement d'une cartographie des potentialités économiques de chaque région et concernant les PME, même si ce n'est qu'un aspect de la stratégie de développement de la PME. Il signale que cette cartographie, pour la réalisation de laquelle son organisme a bénéficié d'un crédit de la Banque Africaine de développement (BAD), contribuera à permettre de mieux localiser les «bassins» à vocation économique et donnera plus de visibilité sur les investissements à y entreprendre et les types de PME qui y sont déjà implantées et également quelles sont les filières. Il cite l'exemple de la wilaya de Tlemcen qui est un bassin laitier, pour l'agroalimentaire, Souk Ahras, aussi, ajoute-t-il. Selon le président de la CNC-PME, sur cette base, l'Etat peut définir quels types d'investissements, dans quelles filières il faut aller, encourager les promoteurs et, à partir de là, engager un autre cycle qui concerne la formation professionnelle, particulièrement, et en même temps reprendre la mise à niveau des entreprises. Il suggère d'aller également vers d'autres voies, comme la formation continue en entreprise, penser à introduire les TIC dans l'entreprise. Zaim Bensaci considère, par ailleurs, que l'élargissement des PME ne pourra se réaliser que par une décentralisation territoriale, Afin de faciliter l'acte d'investir, il propose que davantage de prérogatives soient confiées aux walis afin, explique-t-il, qu'ils se substituent aux organismes chargés, jusqu'alors de procédures de traitement des dossiers d'investissement mais ils doivent s'entourer de personnes compétentes, impliquer les élus, car, dit-il, c'est l'affaire de tous. Il faut passer à la phase concrète, insiste-t-il. Il cite la sous-traitance, par exemple pour la construction de véhicules, car la sous-traitance va créer des emplois. A propos des 900 000 PME existantes, il corrige en signalant que majoritairement il s'agit de TPE et ce nombre est loin de l'objectif des 1,5 million de PME à créer. Mais la bureaucratie a tout bloqué, répète-t-il.