"L'Algérie a besoin au moins de 2 millions d'entreprises pour atteindre une croissance soutenue à laquelle aspire son gouvernement", selon Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif de la PME (CNC), qui estime que les quelque 600 000 PME existantes ne peuvent pas jouer le rôle de moteur de la croissance transcrit dans le pacte économique et social, recommandé par la dernière tripartite. Pour cela, suggère M. Bensaci, il faut créer, aider et accompagner les entreprises. Il faut, ajoute-t-il, libérer, encourager et soutenir les initiatives des entrepreneurs. Le président du CNC trouve "anormal" que le tissu national soit composé à 95% par des TPE (très petites entreprises) et de seulement 200 grandes entreprises. "Il faut qu'on définisse dans quelles filières peut-on créer de nouvelles entreprises et tracer une véritable cartographie de la PME", propose-t-il. La création d'entreprises, dans le secteur industriel notamment, a besoin davantage de soutien, car, avoue-t-il, si l'on compare leurs marges évaluées à près de 20% à celles des sociétés d'importation qui avoisinent les 80%, l'écart est énorme. "À ce titre, comment voulez-vous que des entrepreneurs viennent investir dans l'industrie ?" s'interroge Zaïm Bensaci, qui était hier l'invité de la radio Chaîne III. Les solutions qu'il met en avant se résument en la levée des contraintes bureaucratiques, l'apport en facilitations et la formation des jeunes entrepreneurs en leur inculquant l'esprit de l'entreprenariat. En ce qui concerne les quatre pièces que compte intégrer le constructeur français Renault dans la future voiture algérienne, Zaïm Bensaci dit : "Quatre pièces ? Cela me fait rire." Enfin, il n'a pas osé apporter un quelconque commentaire à ce propos, car "cela, explique-t-il, m'énerve. C'est tout". Le premier responsable du CNC de la PME reste convaincu que le constructeur doit ramener avec lui ses équipementiers. "C'est autour de ces équipementiers qu'on monte des réseaux de sous-traitants. C'est à ce moment-là qu'on osera parler de véritables sous-traitants dans le cadre du processus d'intégration, et non pas seulement de deux à trois pièces à intégrer", précise-t-il. La sous-traitance, affirme-t-il, n'est pas encore définie actuellement. "On doit la faire comment, avec qui, avec quoi ? Car tous les organes sont en ce moment importés", se demande-t-il. "Il faut cesser de parler des partenaires étrangers qui viennent avec leur stratégie de développement déjà bien arrêtée à l'avance. Occupons-nous des grandes entreprises nationales donneuses d'ordres", souligne-t-il. L'investisseur étranger "n'apportera rien en matière de sous-traitance nationale, à part sa contribution à la formation d'une deuxième génération de sous-traitants à long terme", soutient-il. M. Bensaci déplore encore le fait que de gros donneurs d'ordres, tels que Sonatrach et Sonelgaz, continuent de solliciter le marché international dans le cadre de la sous-traitance, alors que des potentialités existent localement. Il cite l'exemple des sous-traitants ayant déjà accompagné dans le passé la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et la PMA (Production du matériel agricole) de Constantine. D'où la nécessité de recenser ces sous-traitants nationaux, afin de les aider à constituer le noyau du réseau national de la sous-traitance mécanique. Développer une relation de confiance entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants, et l'élargir au domaine industriel devient, ainsi, une priorité, conclut-il. B. K. Nom Adresse email