L'ancien boxeur américain Mohamed Ali, dont les obsèques auront lieu demain dans sa ville natale de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, avait visité l'Algérie une seule fois, à l'occasion de l'enterrement du président Houari Boumediène, décédé le 27 décembre 1978. Mohamed Ali (74 ans), qui s'est éteint vendredi dernier à Phoenix (Arizona, USA) après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, faisait partie de la délégation américaine, conduite par le secrétaire d'Etat au Trésor, Michael Blumenthal. Etaient également présents Chip Carter, fils et représentant personnel du président US de l'époque, Jimmy Carter ainsi que l'ancien secrétaire d'Etat à la Défense, Clark Clifford. «J'arrive en Algérie pour me joindre à la famille du président Boumediène, au gouvernement et au peuple de l'Algérie dans le deuil de leur regretté chef d'Etat», avait déclaré Michael Blumenthal, en compagnie d'Ali. A leur arrivée à l'aéroport, les Américains avaient été salués par des membres du gouvernement algérien et par l'ambassadeur US à Alger. Au retour du cimetière d'El-Alia, le jour de l'enterrement d'Houari Boumediène, le convoi américain est passé par plusieurs quartiers de l'Algérois, dont Kouba où, assis à l'arrière d'une des voitures, Mohamed Ali est sorti par la fenêtre pour saluer les jeunes et moins jeunes, en train de papoter. Le décès de l'ancien champion du monde de boxe des poids lourds a jeté l'émoi dans les quatre coins de la planète et plusieurs personnalités sportives et politiques ont exprimé leur tristesse. Lundi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à la famille de Mohamed Ali Clay dans lequel il a salué «les positions humanistes et les actions humanitaires» du défunt. «Un grand homme vient de s'éteindre, un homme que le monde entier a applaudi durant des années pour son intrépidité incontestable et sa dextérité hors norme ayant détrôné tous les redoutables pugilistes de son temps. Il fut roi du ring incontesté deux décennies durant, devenant ainsi un boxeur de légende», a souligné le chef de l'Etat dans ce message. Mohamed Ali souffrait depuis une trentaine d'années de la maladie de Parkinson. Il a été hospitalisé à deux reprises fin 2014 et début 2015 pour une pneumonie et une infection urinaire. Né Cassius Clay, champion olympique à Rome en 1960, il avait débuté sa carrière professionnelle la même année, devenant champion du monde WBA en 1964 en battant Sonny Liston par KO au 7e round. Maître mondial incontesté de la catégorie reine des lourds, celui qu'on surnommait «The Greatest» (Le plus grand) avait choqué les Etats-Unis en 1967 en refusant de faire son service militaire et de partir faire la guerre du Vietnam. Il avait été emprisonné, déchu de ses titres et interdit de boxer pendant trois ans et demi, avant de redevenir champion du monde en 1974, réunifiant les titres WBA et WBC lors de sa victoire par KO (8e round) sur George Foreman lors du «combat dans la jungle» à Kinshasa, en République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Il avait terminé sa carrière professionnelle sur une défaite aux points face à Trevor Berbick, le 11 décembre 1981 au Queen Elizabeth Sports Centre de Nassau, capitale des Bahamas.