Chaque jour que Dieu fait, il tisse sa formidable toile d'araignée sociale pour influer sur les comportements, halte providentielle pour se purifier. Occasion également pour se ressourcer et voyager dans le passé. La recherche du temps perdu colle à tous les réflexes. Déambuler dans les vieux quartiers de la cité comme pour revisiter sa mémoire, s'identifier à un rite qui surprend les Constantinois le mois du carême. Déambuler sur les vieux pavés de la médina devient un acte culturel. Les emplettes deviennent un alibi. Les pères de famille et les ménagères animés comme par un sentiment grégaire se retrouvent au cœur de la journée coincés dans les «labyrinthes». Dans ces venelles étroites qui sentent la nostalgie. Rues grouillantes de monde où se déplacer revendique parfois beaucoup d'efforts, beaucoup de temps et une sacrée dose de patience. Un véritable bain de foule... Grosse influence et afflux sur les étals. Contrairement aux années précédentes, la pénurie est absente. Fruits et légumes sont là faisant envie pour des estomacs creux, mais les prix sont en perpétuelle hausse. La cote d'alarme est largement dépassée. Quand on sait qu'autrefois, courgettes, tomates, citrons, aubergines, carottes, etc à la portée de chacun comme par enchantement, les voici et contre toute attente deviennent inabordables... alors que coté fruits pastèques, melons, pèches, abricots, cerises, figues, etc. Il ne fait point question d'en parler, car les prix affichés sont loin de faire l'unanimité... Exemple, on affiche pour pastèques et figues 180 DA et 500 DA le kilo, qui dit mieux ? C'est tout dire de la fièvre qui s'est emparée des «ardoises». Grande affluence de l'autre côté sur les «sucreries», les zalabias et autres produits de la même famille ( qalb el louz, etc.) sont entre les mains de spécialistes qui font des affaires bien rondelettes au cours de ce mois sacré. Les tarifs sont fantaisistes. Un simple gâteau pour vu qu'il soit un tant soit peu sucré et voilà qu'il est écoulé souvent deux fois le prix réel. Pour dire les excès. Le soir, après que la fièvre soit apaisée les gens sortent pour lorgner du côté du théâtre et place la brèche, histoire de respirer un bol d'air, dit-on. Le marché de solidarité dont le chapiteau au niveau de la placette «Dounia Taraif» a été installé à la veille du ramadhan, son exploitation malheureusement pour des raisons, semble-t-il, d'ordre administratif tarde à s'ouvrir au public, du coup, ce sont de nombreuses familles qui autrefois mettent à profit ce genre d'évènements pour s'adonner à certaines occupations, voire réaliser des achats à des prix abordables du moins, à ce train où vont les choses il n'aura point de profit à tirer. Dans un autre registre, celui entre autres relatif au programme des soirées musicales là également les choses se corsent davantage. En effet, si ce n'est l'occasion de permettre au malouf de ressusciter l'espace d'un temps pour le bonheur de beaucoup d'amateurs. Il va sans dire que c'est la morosité qui a tendance à prendre le dessus. Enfin, Numidia Arts, une association qui ne cesse d'œuvrer pour conquérir de l'espace quant à la relance de l'activité cinématographique à Constantine, en collaboration avec l'AARC, en portant son choix sur le palais de la culture Malek-Haddad, propose dans ce cadre la projection de films inédits, chaque jeudi durant le ramadhan, à l'exemple de «Papa N'zenu conte l'Afrique» de Narcisse Youmbi (2015), «Le Menteur» de Ali Mouzaoui (2013) et «Mista» de Kamel Laïche (2014).