De tout temps, la politique s'est servie du sport en général et du football en particulier pour sa propre propagande. Une bonne manière d'attirer ou de détourner l'attention de l'opinion, selon le but recherché. Durant la guerre de libération, des responsables de la Fédération de France du FLN ont eu la brillante idée de former une équipe de football pour défendre la cause algérienne et la faire connaître à travers le monde. Dans ce dessein, tous les joueurs évoluant dans le championnat français se sont fait «convaincre» de rejoindre individuellement et secrètement Tunis afin de constituer cette fameuse équipe du Front de libération nationale. C'est ainsi que durant le mois d'avril 1958, certains de nos professionnels, alors au sommet de leur art, ont plié bagages en catimini et convergèrent tous vers la frontière française. Cette fugue organisée a provoqué la stupeur et le désarroi dans l'Hexagone, d'autant que les joueurs «fugueurs» n'étaient pas n'importe qui. Il s'agissait entre autres de Zitouni et Mekhloufi, deux titulaires en puissance de l'équipe de France qui allait participer, quelques semaines plus tard à la Coupe du monde de Suède. Lorsqu'elle avait découvert le pot-aux roses, la presse française cria à la trahison. Le retentissement d'une telle audace ébranla le monde entier. Les Français n'étaient pas encore remis de leur première surprise qu'un deuxième contingent de joueurs s'apprêtait à son tour à rejoindre Tunis. Les Zouba, Mazouza, Soukhane, Ibrir et Bouchache rejoignirent leurs camarades en juillet 1958. Une folle aventure venait de commencer, les exploits et les prouesses de cette équipe sont restés gravés dans la mémoire de plusieurs générations. Beaucoup de spécialistes ont regretté que cette équipe n'ait pas pu participer à une phase finale de la Coupe du monde. Selon eux, elle avait largement les moyens d'y faire plus que bonne figure. Cependant, partout où ils sont passés, Bentifour et ses camarades ont soulevé l'admiration des foules et forcé le respect de l'adversaire dans les pays arabes et socialistes de l'époque. Le bilan sportif de l'équipe est éloquent. En quatre ans d'activité, elle a remporté quarante trois victoires pour seulement dix nuls et quatre défaites. Au delà de l'aspect sportif, il est à retenir l'histoire de ces hommes footballeurs qui ont tout sacrifié pour devenir les meilleurs ambassadeurs d'une juste cause. Actuellement, l'histoire se repète mais différemment puisque plusieurs joueurs nés en France ont choisi de porter les couleurs nationales de l'Algérie. Ils ont répondu positivement sans réfléchir, la patrie avant tout, hier, c'était les Boumezrag, Doudou, Rouai, Defnoun, Kerroum, Bourtal, Bekhloufi, Zitouni, Amara, Benfeddah, Bouricha, Oualiken, Zouba, Bouchache H., Settat, Chabri, Boubekeur, Mazouza, Mekhloufi, Kermali, Soukhane M., Bouchache cherif, Soukhane A., Bentifour, Arribi. Aujourd'hui, c'est les Ziani, Antar Yahia, Bouguerra, Carl medjani, Mandi, Zeffane, Ghoulam, Hanni, Benzia, Mahrez, Feghouli, Brahimi, Bentaleb, Taider, Raiss Mbolhi, Hammeur Bouazza, Matmour, Nadir Belhadj, Yebda, Belfodil, Ghezzal Abdelkader, Ghezzal Rachid, Boudebouz et la liste est beaucoup très longue. Ils aiment l'Algérie, A qui le tour ! Surtout que maintenant l'Algérie est la meilleure formation de football d'Afrique. Arriveront-ils à se qualifier à la prochaine Coupe du monde de 2018, tout est possible.