On n'en parle pas souvent, ils sont oubliés par les hautes instances du football algérien, occupées par la remise de distinctions aux meilleurs joueur de l'année, au meilleur buteur de la saison, etc. Si elles mettent les footballeurs algériens les plus en vue sur un piédestal, c'est aussi l'occasion de rendre hommage à ceux qui, à la fleur de l'âge, ont «péri au combat». Tayeb Amrous, Hamid Moha, Hocine Benmiloudi, Abed Guesba, Hocine Gasmi, Bennazouz, Hammouche sont les plus connus parmi les footballeurs décédés en activité, puisqu'ils évoluaient au sein de l'élite. Beaucoup d'autres, moins médiatisés, ont connu le même sort. La FAF et les présidents de club doivent rendre hommage à ces joueurs en organisant des conférences pour la jeunesse montante pour leur parler du vécu de ces martyrs à l'image de Tayeb Amrous (1951-1969). Le cadet des Amrous était encore lycéen et promu à un très bel avenir sportif lorsqu'il trouva la mort sur un terrain de football. C'était lors de la neuvième journée du championnat 1969-1970 au stade Bologhine (Omar-Hamadi). Ce jour-là, le Mouloudia d'Alger recevait l'USM Annaba. Un choc avec le joueur annabi Haouès et une mauvaise chute ont valu à Tayeb Amrous une fracture de l'os temporal. Après plus de neuf jours dans le coma, le jeune Amrous rendra l'âme le mardi 16 décembre 1969 à 16h30 à l'hôpital Mustapha, il n'avait que 18 ans et demi. Le destin en a voulu comme cela, alors, comment expliquez que deux avants-centres puissent disputer une balle sur un terrain de football ? Qu'a fait le Mouloudia, club algérois, pour ce jeune martyr, oublié, ignoré totalement du «Larousse» footballistique ? Pourquoi la FAF n'organise-t-elle pas une compétition du nom de ce jeune martyr qui a laissé une très grande impression pour les férus du ballon rond à l'image des Pelé, Kamel Lemoui (qui était son entraîneur en EN cadet et junior)... Hamid Moha (1946-1970) L'équipe nationale venait de trouver le libéro qui lui fallait, lorsqu'une attaque cardiaque emporta le jeune Hamid Moha. L'arrière central du grand Chabab de Belcourt venait de disputer son dernier match à Sidi Bel-Abbès pour le compte de la neuvième journée du championnat national 1970-1971, c'était le 22 novembre 1970 au stade des frères Amarouche de Sidi Bel-Abbès. Le lendemain, alors qu'il se promenait en voiture, Hamid Moha a rendu son dernier soupir. Moha n'est certes pas mort sur un terrain, mais selon des conclusions médicales, son cœur n'a pas supporté les efforts fournis la veille. Hamid Moha était la grande révélation du football algérien. Hocine Benmiloudi (1955-1981) Une semaine jour pour jour avant la disparition tragique de Hocine Benmiloudi, l'équipe nationale algérienne venait de se qualifier, pour la première fois de son histoire, au Mondial. Hocine rêvait d'y participer, lui qui avait fait les éliminatoires avant d'être emporté par une crise cardiaque en pleine rencontre de football. C'était lors du match CR Belcourt-USM Aïn Beida, saison 1981-1982, lorsque à la 5e minute de jeu, l'avant-centre et vedette du Chabab se dirigea vers le banc de touche avant de s'asseoir, hocher tristement la tête et s'affaisser sur le tartan. Il ne se relèvera jamais. Lui aussi mérite que les responsables du football belcourtois lui rendent hommage ainsi qu'à Benmiloudi. Abed Guesba (1975-1999) Le jeune milieu de terrain de l'ES Mostaganem mourut en direct à la télévision, il s'appelait Abed Guesba, un talentueux joueur de football aux qualités techniques splendides. Au cours de la rencontre CS Constantine-ES Mostaganem comptant pour le championnat 1999-2000, et alors qu'il se trouvait loin de l'action du jeu, Abed Guesba s'écroula au centre du terrain, victime d'une crise cardiaque, il rendra l'âme au cours de son admission à l'hôpital. Il n'avait que 24 ans. Abed Guesba est un martyr du football algérien et c'est dommage que la génération actuelle ne le connaisse pas. Hocine Gasmi (1974-2000) Un centre millimétré de son coéquipier de la JSK, Fawzi Moussouni, une détente à l'anglaise, un but splendide de la tête et Gasmi s'envole au... Ciel. Une chute sur le dangereux tartan du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou provoque des lésions graves au cerveau de Gasmi. Il n'a même pas eu le temps de constater qu'il venait d'inscrire un but (son plus beau probablement) contre l'USM Annaba dans un match de championnat de la saison 1999-2000. Malgré son transfert, le lendemain vers un hôpital parisien, l'enfant des Eucalyptus ne survivra pas à sa blessure et rendra l'âme le 21 mai 2000. Une grande perte pour la JS Kabylie et pour le football algérien. Actuellement, il fait partie de l'histoire comme pas mal d'autres martyrs du football algérien, les responsables algériens doivent songer à trouver la bonne formule pour rendre hommage à ces joueurs morts sur un terrain. Une question qui doit certainement tarauder l'esprit de beaucoup de sportifs.