C'est l'heure du bilan, non pas de l'Euro-2016, mais de la défaite des Bleus. Les experts cherchent un coupable et ils doivent le trouver. Passer au peigne fin les qualités et les défauts des nouveaux champions d'Europe n'est pas chose aisée. C'est à qui donnerait le meilleur argument pour calmer les esprits. Ce ne sont pas ceux-là même qui avaient annonce dès le début de l'Euro que les Bleus étaient champions, qui tenteraient de réparer ce qui est irréparable. En quart de finale, le Portugal a dû passer par la séance des tirs au but pour devancer la Pologne et se qualifier pour le tour suivant. Certains ont prétendu que ce statut de demi-finaliste était usurpé tandis que d'autres médias ont qualifié de «dégueulasse» le jeu de la Selecção das Quinas. «Mais le Portugal mérite-t-il vraiment ce traitement médiatique ?», se sont interrogés quelques bon élèves. D'autres tentent de scanner cette victoire, savoir si les Portugais méritaient cette coupe ou pas...? Enfin, le journal Le Point dans sa dernière livraison s'interroge sur le coupable. «Si les supporteurs français les plus superstitieux cherchent un coupable dans la défaite de leur équipe contre le Portugal en finale de l'Euro, en voilà un tout indiqué ! Il ne s'agit pas d'une personne, mais d'un véhicule, en l'occurrence le bus à impériale dans lequel les joueurs de l'équipe de France devaient parader en cas de triomphe. Chaque fois qu'une équipe a voulu s'en servir, cela lui a coûté la victoire finale. On sait à quel point le sélectionneur de l'équipe de France est pointilleux et combien le football est riche en superstitions de manière générale. On imagine volontiers que si Didier Deschamps avait été mis au courant du passé de ce véhicule, il aurait sommé la Fédération française de football de réquisitionner un autre bus à impériale. Voire aucun, l'essentiel étant la victoire, de préférence sans malédiction.» La cause est trouvée, et c'est tant mieux pour les Français. Sur l'une des chaînes françaises, les experts se déchaînent et qualifient la victoire anglaise de victoire de la honte. Le journaliste de la rubrique «Ainsi va le monde», a ouvert son journal par un jeu de mots qui épouse la victoire du Portugal faisant référence à la situation économique de cet Etat. «Lisbonne fière de son équipe qui porte haut la Coupe d'Europe mais pour l'Europe, les grands argentiers la coupe est pleine de déficits. Le Conseil des affaires économiques et financières (Ecofin) qui s'est ouvert, hier mardi, menace le Portugal de sanctions», selon l'envoyé spécial depuis Lisbonne où il assurait la couverture de l'arrivée de l'équipe portugaise au pays. «Ce n'est pas cette Coupe, ce bout de ferraille qui arrangerait les affaires de ce pays où sa coupe est déjà pleine.» Côté Itélé, les experts de l'émission 20h Foot, c'est une autre tonalité, c'est un autre discours qui est versé dans le contenu de cette mission. Les experts présents sur le plateau, interrogés sur l'éventualité d'un retour de Karim Benzema, à l'unanimité, ils le souhaitent. «C'est un grand joueur...nous aimons sa qualité de jeu, moi j'ai toujours supporté Karim, ...je pense que DD va pouvoir le reprendre, sa présence au sein du groupe est importante. La sportivité «intellectuelle» était absente dans les commentaires. Sur l'autre planche, cette fois concerne la finance. L'UEFA va redistribuer une très grande partie de ses bénéfices. Le ministre des Sports et de la Jeunesse, Patrick Kanner, le déclarait. L'Euro 2016 a généré avant la finale 1,93 milliard d'euros de revenu, c'est beaucoup plus qu'il y a deux ans en Pologne et en Ukraine parce qu'il y avait 24 pays qui participaient contre 16 participants il y a deux ans. Sur le plan dépense, l'organisation a coûté plus de 1,1 milliard d'euros. 30 milliards pour la sécurité dans les stades, des joueurs dans leur hôtel. Ce sont les droits de télévision qui rapportent le plus et qui appartiennent exclusivement à l'UEFA soit 1 milliard d'euros – Il y a aussi les billets et les marques pour sponsoriser l'événement qui sont de l'ordre de 480 millions d'euros et les billets qui rapportent 400 millions d'euros. Ce qui donne comme résultats entre les recettes et les dépenses, 830 millions de bénéfices et sur cette somme faramineuse il y a 600 millions d'euros qui seront reversés aux 55 Fédérations membres de l'UEFA, c'est le cas de la Fédération française qui représente les trois quarts de la somme. Cette cagnotte va servir à développer le foot dans ces pays membres durant les quatre prochaines années. Il conviendrait de souligner que l'UEFA ne paierait pas d'impôts sur ces bénéfices, c'est la condition pour organiser cet Euro en France. Enfin les joueurs empocheront 250 000 euros chacun et 3 000 euros si la Coupe était restée en France.