Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a clarifié la question de la démarche éventuelle d'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA). D'abord, a-t-il précisé, il ne s'agit pas du «retour» de ce pays au sein de l'UA, mais d'une adhésion nouvelle à l'UA (créée en juillet 2002) qui a remplacé l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dont le Maroc était membre jusqu'au jour où il a décidé de s'en séparer, en novembre 1984, à cause de la présence d'une délégation de la RASD (République arabe sahraouie démocratique). Dans l'entretien qu'il a accordé hier matin à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Abdelkader Messahel a expliqué qu'un pays africain qui veut adhérer à l'UA ne peut pas le faire en posant ses conditions, selon l'article 29 de l'acte constitutif de l'organisation continentale. Si le Maroc veut adhérer à l'UA, il doit déposer sa demande, comme le dicte l'acte constitutif qui est très clair ; son article 29 fixe les conditions de l'adhésion. Dans cet article, un pays qui veut adhérer à l'UA doit faire une demande qui doit être remise notifiée au président de la Commission de l'UA, lequel la distribue à tous les Etats membres, a-t-il ajouté. «Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, mais sans conditions», a-t-il poursuivi. En aucun cas le Maroc ne peut poser comme condition la suspension ou du gel ou du retrait de la RASD. «La suspension ne se fait que dans un seul cas, c'est lorsqu'il y a changement anticonstitutionnel dans un pays», a-t-il rappelé. «Quand on adhère à une organisation, on le fait en partant de ses principes qui font les fondamentaux et les fondements de cette organisation. Tout Etat africain, et c'est l'acte constitutif de l'UA qui le stipule, peut demander son adhésion qui doit se faire selon des critères bien établis par l'acte constitutif lui-même», a-t-il expliqué. Abdelkader Messahel a clarifié également la question liée à l'objet de la visite récente à Alger de l'envoyé spécial du roi du Maroc, Mohammed VI. L'envoyé spécial était porteur d'un message du roi au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ayant trait aux relations bilatérales et à la situation générale dans la région et aux thématiques traditionnelles. Rien d'autre, en apparence.