C'était soir de grandes premières à Old Trafford. Après deux victoires à Wembley pour le Community Shield et à Bournemouth en ouverture du championnat, José Mourinho portait enfin son costume d'entraîneur de Manchester United dans son antre. Mais ce n'était pas tout car le jour de sa rencontre avec ses nouveaux supporters, le coach portugais sortait le grand jeu en titularisant Paul Pogba au milieu de terrain. Le Français évoluait en compagnie de Fellaini derrière un quatuor composé de Martial, Mata, Rooney et Ibrahimovic. Mais face à cette équipe de rêves, Southampton comptait bien jouer les trouble-fêtes. Les hommes de Claude Puel s'étaient organisés dans un système assez défensif qui devait laisser assez peu de liberté à Ibrahimovic, Rooney et consorts. Cela fonctionnait bien puisque les Red Devils éprouvaient un mal fou à diriger le jeu. Pogba lui subissait les premières railleries des supporters adverses. Sur son premier ballon, le Français manquait son contrôle et offrait un contre dangereux aux Saints. Il se rattrapait dix minutes en mettant Forster à contribution (13'). Southampton tenait plutôt le ballon et remportait doucement mais surement la plupart des duels. Le club du sud de l'Angleterre manquait souvent la dernière passe ou l'accélération décisive pour véritablement déséquilibrer les Mancuniens. Eux en revanche ne loupaient pas le coche quand l'occasion de se présentait. Rooney s'arrachait pour récupérer un ballon complètement excentré côté droit et envoyait un centre millimétré pour la tête d'Ibrahimovic (1-0, 36'). Parfois bousculé durant une demi-heure, Manchester United a accéléré avec efficacité et sans jamais forcer. Au retour des vestiaires, les Red Devils marquaient immédiatement le but du break grâce à un penalty (2-0, 52') tiré par... Ibrahimovic, qui est donc le frappeur attitré à la place de Rooney. United avait fait le plus dur et commençait même déjà à dérouler. Pogba s'offrait un festival au milieu (65') tandis que Martial, pourtant en jambes, peinait à montrer l'étendue de son talent en manquant deux duels (63e, 65'). Ibrahimovic lui frôlait le triplé en ratant une tête dans un angle fermé (69'). La fin de rencontre n'offrait pas un grand spectacle, les deux équipes balbutiaient leur football et bataillaient plutôt à conserver le ballon. Pour les débuts d'un bon Paul Pogba, Manchester United s'est offert un succès anecdotique mais le club apprend à vivre avec un Ibrahimovic omniprésent déjà indispensable.
