En l'espace de quelques jours, pas moins de cinq ministres, dont ceux du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, des Ressources en eau et de l'Environnement, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat effectueront, chacun, une visite de travail dans la wilaya de Annaba. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un plan «Orsec» mis en route pour rattraper le retard de plusieurs années enregistré dans la réalisation de travaux de projets ou de ceux qui auraient dû être lancés au regard de la disponibilité de l'assiette d'implantation et des moyens financiers. Ces visites interviennent à la suite des constats établis par le wali, Youcef Cherfa, et des rappels à l'ordre qu'il a adressés aux chefs de projets, responsables de bureau d'étude, membres du conseil exécutif de wilaya et chefs d'entreprise. En fait, à chaque arrêt sur un chantier, le wali découvrait un laisser-aller à la limite du «je-m'en-foutisme». Sur d'autres, les travaux s'effectuaient en dilettante ou étaient carrément abandonnés. Alors que dans des wilayas, ils étaient matérialisés dans les délais prescrits pour être aussitôt mis à la disposition des populations, les projets socioéconomiques inscrits dans la wilaya de Annaba relèvent du nul absolu. A l'image de l'établissement de santé de cardiologie El-Bouni, celui régional de formation et de perfectionnement des collectivités locales, l'école des beaux arts et celle de musique, le CREPS de Séraïdi (non achevé depuis 26 ans) et la salle de sport Safsaf dont les travaux sont en cours depuis plus d'une décennie, Face à cette défaillance flagrante des responsables locaux en charge de ces secteurs, le directeur de l'exécutif de wilaya a multiplié les menaces de sanctions. En fait, très apathiques et loin de la réalité du terrain, les responsables concernés ont démontré qu'ils ne sont pas à la hauteur de ce qui est attendu d'eux. Bien que dotés de tous les moyens humains et financiers, ces responsables n'ont pas réussi à réduire un tant soit peu l'impression quasi générale d'incompétence qui les caractérise. Ils n'ont pas répondu aux attentes des citoyens. Leurs tentatives de leurrer le directeur de l'exécutif ont échoué par l'omniprésence du wali et de son équipe sur les chantiers. Ainsi, les centaines de millions de DA investis par l'Etat n'ont pas eu d'impact sur le quotidien de la population. Le constat est du wali. Il a été établi à chaque prise de contact avec un chef d'entreprise ou un responsable de bureau d'études sur lequel publiquement le directeur de l'exécutif de wilaya pointe du doigt les incompétences, insuffisances, défaillances et les carences. Parlant de fermeté intangible dans la gestion des projets, il a, à maintes reprises, réitéré sa volonté de mettre un terme à la médiocrité qui caractérise les structures de son exécutif, à l'image de la direction de la santé et de la population à laquelle il a reproché son manque de fermeté à l'égard des entreprises de réalisation. Cette situation est aggravée par l'opportunisme caractérisée de nombreux chefs d'entreprise intéressés par les seuls avantages pécuniaires qu'ils tirent de leur relation de traval avec les maîtres des ouvrages. Il est dit que le centre de sport de proximité avec piscine à El-Hadjar l'école des beaux arts et celle de musique à El-Bouni ouvriront leurs portes en octobre prochain L'on attendra l'achèvement des projets du CREPS de Séraïdi, la salle de sport Safsaf Annaba, l'établissement hospitalier spécialisé en cardiologie et celui de formation et de perfectionnement des collectivités locales à El-Bouni. Par ailleurs, le wali a annoncé le lancement d'un concours d'idées. Il porte sur le cachet environnemental à donner au site de M'haffeur situé sur les hauteurs de Annaba. Il avait été évacué par des centaines de familles qui l'occupaient depuis des années.